Dieppe | Un homme de 25 condamné pour le viol d’une fille de 12 ans rencontrée sur le web

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Accusé de pédophilie, le il demande sa mise en liberté et menace de se tuer
Un jeune homme de la région dieppoise, suivi psychiatriquement, demande à bénéficier d’un bracelet électronique devant la chambre de l’instruction de Rouen, mercredi 6 mars 2022.

Incarcéré pour avoir violé une pré-adolescente âgée de 12 ans après « un coup de foudre » sur Internet, les magistrats préfèrent le laisser dans sa cellule.

Visage hébété, t-shirt noir aux squelettes punks, bref, un peu gamin, ce Normand âgé de 25 ans, installé chez sa mère dans la campagne dieppoise, devra répondre devant une cour criminelle, dans plusieurs mois au mieux, de viol sur une adolescente âgée de 12 ans.

Pour l’heure, mercredi 6 avril 2022, devant la chambre de l’instruction, il demande son placement sous bracelet électronique, à résidence.

Dark web et pédopornographie

Le 4 août 2020, une mère famille du Nord déclare à la police la disparition inquiétante de sa fille. Elle sera retrouvée deux jours plus tard en région parisienne grâce à la géolocalisation de son téléphone.

L’adolescente a rencontré l’accusé sur Internet via un site de rencontre. Une idylle se noue mais le garçon présente un profil très inquiétant : surfeur sur le dark web où il consulte notamment des sites pédopornographiques, si mal dans sa tête qu’il doit bénéficier d’une injection régulière afin de calmer ses pulsions sexuelles. Le Seinomarin va chercher la gamine chez elle. Puis l’amène chez un copain. Et passe à l’acte.

« Je savais qu’elle avait 12 ans mais l’amour n’a pas d’âge »,

a-t-il justifié auprès des enquêteurs. Devant les magistrats rouennais, il reconnaît sans détour le viol. L’ado ne nie pas l’avoir suivi de son propre chef.

Sa victime, dont le parcours de vie aurait débuté par des harcèlements au collège puis un premier viol commis par un cousin, a expliqué avoir accepté le rapport sexuel de peur d’être rejetée par son amoureux. Lui parle d’un « coup de foudre » pour cette jeune fille à l’immaturité importante et aux carences éducatives.

« Sans mon traitement, je deviens un assassin, un pédophile, un djihadiste »,

s’est-il laissé aller lors de sa garde à vue, un brin déconnecté de la réalité. Placé sous curatelle, cet adulte handicapé souffre d’une pathologie congénitale.

« J’ai commis une extrêmement grave erreur »

« Bonjour, excusez-moi, je me présente, moi c’est Valentin – à l’aune d’un tel profil, ça ne s’invente pas… J’ai commis une extrêmement grave erreur, ça me rend fou. En détention, je tape partout, j’ai même cassé une télé à 200 €. Si je suis remis en liberté avec un bracelet électronique, je prendrais bien mes soins. Mes doses de médicaments ont augmenté à ma demande, ça va mieux. Ma vie est brisée, j’ai fait une connerie impensable, quand je vais passer en cour d’assises, je vais avoir de gros problèmes »,

assure ce féru d’onanisme en live.

Deux agressions sexuelles

Cinq mentions au casier judiciaire dont deux pour agressions sexuelles, dangerosité au sens psychiatrique mais pas criminologique, discernement altéré mais accessible à une sanction pénale, estiment les experts :

« Ce n’est pas une connerie qu’il a commise mais une série d’agressions. Il avait l’obligation de suivre impérativement un traitement »,

précise l’avocat général Patrice Lemonnier.

« À cause du confinement, il n’a pas pu recevoir son injection, on ne peut pas dire qu’il n’a pas respecté ses soins. Depuis son incarcération le 13 août 2020, il ne fait que des allers-retours entre l’hôpital psychiatrique et l’infirmerie de la maison d’arrêt. Il n’a rien à faire en prison »,

plaide Me Karine Descamps (barreau de Dieppe).

« Il y avait de l’amour entre nous mais c’est vrai, c’est un viol, je m’en excuse. J’ai tout tenté pour me suicider, je n’en peux vraiment plus de la prison »,

jure le jeune homme.

« Merci pour ce chantage à la cour »,

cingle, sévère, le président de la chambre de l’instruction Bruno Le Bécachel, qui, jeudi 7 avril 2022, décidera de le maintenir en détention.

Stupeur et yeux ronds comme de grandes assiettes de l’accusé :

« Ce soir, je me tue ! »,

lâche-t-il mi dépité, mi-furieux, à son avocate dans la salle des pas perdus.

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