Creil | Condamné à 12 mois ferme pour détention de pédopornographie
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 06/08/2024
- 03:06
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Des centaines d’images pédopornographiques extrêmement choquantes ont été découvertes dans son ordinateur et son téléphone.
C’est entre deux gendarmes que Patrick C., 66 ans, habitant de Creil, est reparti ce mercredi après-midi du tribunal de Senlis.
Les juges l’ont condamné à une peine de douze mois de prison ferme avec mandat de dépôt à l’issue de l’audience où il était arrivé libre.
Le 27 décembre 2023, l’association américaine du Centre national pour les enfants exploités et disparus (National Center for Missing & Exploited Children) signale aux autorités françaises l’adresse IP d’un habitant de Creil (Oise), à l’origine de très nombreux téléchargements pédopornographiques, qui sont ensuite rediffusés.
Des faits que le sexagénaire reconnaît dans leur intégralité:7
« Je ne suis pas attiré par les enfants, je faisais des captures d’écrans de ces photos pour les remettre sur des sites où j’observais des gens se masturber alors qu’ils regardaient ces photos, tente de se défendre Patrick C. Les photos d’enfants, c’est la plus grosse demande, celle des petits-enfants de ma voisine, qui étaient habillés, ça ne les intéressait pas. »
Tandis que le malaise grandit dans la salle, le prévenu atterre encore un peu plus l’assistance en comparant son comportement « à une grosse bêtise », confirmant l’analyse de l’expert-psychiatre, qui relève le fait que Patrick C. « banalise les faits ».
Les murs de la salle d’audience vont longtemps résonner de la colère de Me Delphine Le Gac, avocate des parties civiles.
« Les photos stockées par ce monsieur sont effroyables, on y voit des enfants de 3 ans, de 5 ans, violés par des adultes, c’est insoutenable, condamne la pénaliste. Comment peut-on être excité par cela ? Ce dossier me donne la nausée et cela fait plus de dix ans qu’il fait ça, en alimentant ces réseaux de pédophilie qui gangrènent la société. Vous contribuez à la mise à mort psychologique de ces enfants. »
Cette adresse est celle de Patrick C., qui est placé en garde à vue tandis qu’une perquisition permet de saisir ses appareils numériques, dans lesquels sont trouvées des centaines d’images ignobles, avec des enfants très jeunes.
Les enquêteurs découvrent également des clichés des petits-enfants de sa voisine, notamment une fillette de 10 ans, photographiés et filmés dans des situations non sexuelles mais à leur insu lorsqu’ils étaient dans le jardin de leur grand-mère.
« Je suis inquiète car son positionnement aujourd’hui n’est toujours pas le bon, constate la substitut du procureur. Je reste persuadée que le remettre en liberté, ce n’est même plus un risque de récidive, c’est une certitude. »
En défense, Me Ali Hassani tente de sauver ce qui peut l’être:
« J’adhère totalement à ce qui a été dit, sur la gravité des faits. Je n’ai pas eu le courage de regarder les photos de ce dossier. Là où je ne suis plus d’accord, c’est quand on parle d’envoyer directement en prison quelqu’un qui n’a jamais été condamné. »
C’est pourtant ce qui est arrivé à Patrick C., qui fera également l’objet d’un suivi sociojudiciaire pendant trois ans à sa sortie de détention.
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