Coutances | Cour d’assises pour avoir violé ses belles-filles et sa petite-fille

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Un « objet sexuel » ! Elle s’est sacrifiée pour éviter que ses sœurs ne soient aussi victimes
Un homme, accusé de viols sur ses belles-filles et sa petite-fille, a été condamné à 17 années de réclusion criminelle par la cour d’assises de la Manche ce jeudi 1er février.

C’est un homme de 56 ans, demeurant dans le nord de la Manche, qui s’est présenté ce mercredi 1er février devant la cour d’assises de la Manche, à Coutances, bénéficiant d’une pension d’invalidité et de l’allocation handicapé.

En concubinage depuis plus de quarante ans, ses victimes, mineures, sont des filles qui faisaient partie de son entourage, deux filles de sa compagne, et une petite-fille et sur lesquelles il exerçait son autorité.

Entre 1987 et 1992, puis entre 1992 et 1998

L’homme comparaissait sur l’accusation de viols sur mineure de moins de 15 ans, une de ses belles-filles, commis entre 1987 et octobre 1992, il avait alors entre 21 et 26 ans.

Il était également accusé de viols sur la même victime et sur une deuxième fille de sa compagne, entre 1992 et 1998.

Et puis, seize ans plus tard, en septembre 2014, il exerçait des agressions sexuelles sur une troisième fille, mineure de moins de 15 ans, sa petite-fille.

Le caractère incestueux de ses crimes était évident, et il a été retenu par la cour d’assises, ce jeudi soir 2 février, lors du verdict.

On peut s’étonner d’ailleurs qu’avec de telles accusations, l’homme n’ait connu ni la prison provisoire, ni un simple contrôle judiciaire.

Il se présentait donc libre ce mercredi devant les jurés.

Des viols incestueux

C’est en 2014 que l’affaire a été dévoilée, à la suite de l’agression sexuelle qu’il avait commise envers sa petite-fille.

À cette époque, cinq des enfants avaient quitté le foyer, rejetant le beau-père et la mère.

Dans les motivations lues par le président de la cour d’assises au moment du verdict, celui-ci a souligné l’émotion avec laquelle l’une des filles avait relaté le climat de violence et de peur qui régnait dans la maison à cause du beau-père, et, se résignant à être un « objet sexuel » à l’usage du compagnon de sa mère, elle s’est sacrifiée pour éviter que ses sœurs ne soient aussi victimes des pulsions déviantes du beau-père.

Les enfants, frères et sœurs, voyaient chaque soir le beau-père entrer dans la chambre de la victime.

Pour les trois victimes, soulignait le président, violées à un âge où elles ne pouvaient pas comprendre, les conséquences psychiques sont considérables, les faits ont un retentissement colossal.

La mère gravement responsable

L’homme a toujours répété qu’il n’était pas un « violeur d’enfants ».

Il était certes « sévère », mais il dit n’avoir « jamais rien fait ».

Devant le témoignage des filles, le constat des experts, il n’a jamais rien voulu entendre.

Il n’est pas le seul.

Bien que n’ayant pas été convoquée pour ce procès, la mère porte une lourde responsabilité dans l’avilissement de ses filles par son compagnon.

Elle n’a pris aucune initiative pour protéger ses filles des violences et des pulsions déviantes de l’homme qui partageait sa vie depuis quarante ans.

Elle est l’objet de la colère de ses enfants qui la désignent explicitement comme complice.

Devant la gravité des faits, la transformation des filles en objets sexuels pendant des années, l’avocat général avait requis contre l’accusé une peine de 18 années de réclusion criminelle.

La cour l’a condamné à 17 années.

Il refuse toute remise en cause.

Il aura le temps de se livrer à un travail introspectif qui sera long.

L’homme est parti dès ce jeudi soir 1er février en prison.

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