Courbevoie | Les enfants ont témoigné au procès de l’ex-animateur pédocriminel

Au quatrième jour d’audience, cinq mineurs abusés par leur animateur, à Courbevoie, ont raconté ce qu’ils ont subi. Ils avaient entre 6 et 8 ans. L’accusé reconnaît tout.

Palais de justice de Nanterre, le 12 septembre. Me Marie Grimaud (au centre) et Me Rodolphe Constantino représentent dix des quinze victimes d’Edouard de B., jugé pour agressions sexuelles et viols. Me Nathalie Bucquet (à gauche) est l’avocate de l’association Innocence en danger. LP/V.M.

« Je suis là parce qu’il m’a pourri tout mon CP et tout mon CE1. » Levant le menton pour atteindre le micro, le petit Yohan* s’exprime d’une voix claire et sans bafouiller.

Du haut de ses neuf ans, Yohan est le premier à témoigner à la barre de la cour d’assises des Hauts-de-Seine, au procès d’Edouard de B., l’ex animateur de Courbevoie jugé depuis vendredi pour avoir abusé de lui et de quatorze autres enfants, entre 2011 et 2015.

Ce mercredi, au quatrième jour d’audience, cinq des jeunes victimes ont tour à tour livré le récit de ce que leur a fait subir l’accusé, 29 ans aujourd’hui. Lui, est resté presque immobile tout le temps de ces témoignages.

Celui du petit Ilan*, 10 ans maintenant, étaient inattendu. Ce week-end, il a révélé à sa mère et son avocate, Me Marie Grimaud, qu’Edouard l’avait violé et, à la surprise générale, l’a raconté à la barre ce mercredi.

En fin de journée, Edouard de B. a opéré un véritable revirement en répondant simplement « oui » quand la présidente lui a demandé si c’était vrai. Jusqu’alors, il n’avait reconnu que les agressions sexuelles.

«Il me caressait, tout ça…»« Ça a commencé vers le milieu du CP, racontait le petit Ilan un peu plus tôt, au côté de sa mère en larmes. Un jour, on faisait la course dans la cour avec mes amis. Il m’a appelé et m’a amené aux toilettes. Il me plaque au sol et il me met son zizi dans les fesses. » Un autre jour, « il m’avait montré son zizi dans le gymnase. « Il m’a touché les parties intimes, me caressait, tout ça. »

Le gamin n’en avait jamais parlé parce qu’« Edouard a dit qu’il ne fallait pas le dire, sinon ça allait recommencer. » Il aura tenu sa langue trois longues années.

Trois années de sommeil perturbé, de peur du noir, de manifestations de stress post-traumatique typiques des enfants violés, que le pédopsychiatre ayant suivi ces enfants en thérapie a détaillées à la barre.

«Je fermais la porte, je les forçais»Notamment en s’attardant sur le cas de Nathan*, un enfant autiste qui lutte encore avec les conséquences de ce stress post-traumatique.

Scolarisé à l’école Logie, où a travaillé Edouard de B. de janvier 2014 au moment de son arrestation, en octobre 2015, ce garçon « vulnérable » a été violé dans les toilettes, selon un mode opératoire similaire aux viols ou agressions sexuelles infligés aux autres enfants.

« Je fermais la porte… je les forçais », a reconnu l’accusé en fin d’audience, alors qu’il était interrogé précisément sur les faits. En thérapie depuis six mois en prison, Edouard de B. dit « avancer » et admet devoir être « puni ». Le verdict sera rendu vendredi.

* les victimes étant mineures, les prénoms ont été changés

Source : leparisien.fr

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