Châteauroux | Un récidiviste condamné à trois ans de prison pour avoir agressé sexuellement sa cousine de 7 ans

Un homme était jugé au tribunal correctionnel de Châteauroux pour avoir abusé sexuellement d’une fillette et avoir tenté de corrompre sa sœur aînée, âgée de 9 ans.

Me Odetti défendait la fillette de 7 ans, agressée sexuellement, et sa sœur aînée ainsi que leurs parents ; Me Carré défendait le prévenu âgé de 20 ans.
© Photo NR

Monsieur, vous ne leur avez pas proposé une partie de Monopoly, il faut vous expliquer ! insiste la présidente, Stéphanie Lochon-Dallet qui vient d’exposer les faits.

« J’ai le droit de garder le silence, je garde le silence », finit-il par lâcher, après quelques monosyllabes.

En octobre 2017, alors que cet homme séjournait chez la compagne de son cousin et leurs deux filles âgées de 7 et 9 ans, il a agressé sexuellement la plus jeune.

Alors qu’elle est descendue chercher un vêtement dans une pièce voisine de celle où il dort, il l’attire, lui enlève pantalon et culotte, et lui lèche le sexe.

Sa grande sœur de 9 ans voit les faits et remonte prévenir la mère.

Le père, absent des lieux, est appelé : il téléphone aux gendarmes.

Ce sont eux qui calmeront l’ambiance entre les deux hommes.

Déjà condamné pour viol sur mineure

Les aveux en garde à vue vont plus loin : il avait, ces derniers mois, touché la victime dessus et sous ses vêtements, tandis qu’il avait proposé à l’aînée, de lui montrer son sexe en échange d’un téléphone portable.

Les sanglots de la mère se font plus bruyants lorsque des détails sont évoqués, le père a quitté la salle dès le début de l’audience.

« Aujourd’hui, il est impassible, sa prise de conscience est nulle, sa dangerosité est aussi élevée que quand il est entré en prison », a soulevé Me Odetti qui défendait les petites filles et leurs parents.

« Ce silence, c’est une deuxième insulte. »

Le prévenu vagabondait d’un membre de la famille à l’autre avant l’interpellation : il était sous le coup d’une condamnation pour viol sur mineur de 15 ans ; il avait 16 ans, à l’époque.

« Il a tendance à se faire passer pour déficient mais il est pleinement conscient de ce qu’il fait », appuyait la substitut du procureur Biardeau-Schwok.

Le prévenu dit être lui-même l’enfant d’un inceste.

L’expertise psychiatrique décrit un homme d’une « immaturité générale ».

« Il est désarmant, concédait son avocate, Me Carré.

Mais il y a de la honte et oui, une altération.

Le travail à faire est beaucoup plus long pour ce détenu. »

Gorge nouée, déglutissement :

« J’y arriverai pas », répond-il finalement à la présidente qui lui demande un dernier mot.

« C’est le moment ! » insiste-t-elle.

« Je sais que les excuses, ça ne sert à rien, mais je voulais quand même m’excuser », dit-il en baissant la tête.

Il est reparti en détention, purger une peine de trois ans de prison, avec un mandat de dépôt.

Il sera par ailleurs inscrit au fichier des délinquants sexuel et a été condamné à verser, au total, 6.000 € pour préjudice moral aux deux fillettes et à leurs parents.

Source : La Nouvelle République

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