Coulommiers | Un animateur périscolaire écope de deux ans de prisons alors qu’il a agressé sexuellement

Deux ans de prison ferme pour l’ex-animateur poursuivi pour pédophilie

Meaux, ce jeudi soir. Les avocates de parties civiles, Me Brémond, Me Bucquet, Me Haleblian et Me Habeneck (de gauche à droite) attendent le délibéré. LP/Guénaèle Calant

Le prévenu était jugé pour avoir procédé à des attouchements sur neuf garçons, âgés de 7 à 11 ans, sur le temps de cantine scolaire.

« Je me considère plus comme un délinquant sexuel que comme un pédophile »,

a murmuré le prévenu à la barre du tribunal correctionnel de Meaux.

Cet ancien animateur de la ville de Coulommiers de 36 ans comparaissait, ce jeudi, pour agression sexuelle de mineurs de moins de quinze ans et détention d’image pédopornographique.

Il a été condamné dans la soirée à deux ans de prison ferme sans mandat de dépôt et à un suivi socio-judiciaire d’une durée de cinq ans. Le substitut du procureur Jean-Baptiste Bougerol avait requis cette même peine, mais assortie d’un mandat de dépôt.

Dans la salle d’audience, les parents de neuf garçons ont gardé les bras croisés et le visage fermé.

Antoine était jugé pour avoir procédé à des attouchements sur neuf élèves, âgés de 7 à 11 ans, de l’école primaire Jehan-de-Brie, située dans le quartier des Templiers, à Coulommiers, en 2015 et 2016.

L’animateur, qui s’occupait des enfants dans le temps périscolaire, glissait sa main dans leur pantalon et les caressait à travers la poche. Il leur demandait ensuite de lui faire la même chose, avant de quitter la pièce pour éjaculer.

Coulommiers, le 23 mai 2016. Des parents d’élèves de l’école Jehan de Brie s’étaient mobilisés après la révélation des agissements d’un animateur soupçonné de pédophilie. LP/Jessica Chen

« Mon fils n’arrive pas à dire les choses, même au psychologue, il a honte. Il fait encore des cauchemars »,

a raconté, très émue, une maman.

C’est son fils qu’une écolière a filmé, lors d’un atelier. Sur la vidéo, qui a permis à l’affaire d’éclater fin mai 2016, on aperçoit l’enfant « touché » par l’animateur. L’affaire avait suscité de vives réactions chez l’ensemble des parents d’élèves de l’école.

« Quand je rentrais chez moi, je n’étais pas bien. Soit c’était révélé, soit je mettais fin à mes jours »,

a murmuré Antoine. Pour expliquer ses passages à l’acte, le prévenu – qui à l’époque n’assumait pas son homosexualité – a évoqué sa frustration. Le parquetier s’est alors dit

« chagriné par le parallèle malsain fait avec l’attirance pour les hommes ».

Coulommiers, le 23 mai 2016. Des parents d’élèves de l’école Jehan de Brie avaient obtenu du maire Franck Riester (Agir) la mise en place de deux animateurs par activité jusqu’à la fin de l’année. LP/Jessica Chen

« Ce n’est pas un amalgame. On essaie d’expliquer ! »,

a réagi Me Ramadier, l’avocat de la défense, incitant son client à mettre des mots.

« A l’époque, vous aviez des tendances pédophiles ».

Dans sa plaidoirie, il a rappelé que son client avait livré dates et détails.

« Il a commencé des soins psychologiques. Parler de sa souffrance n’est pas nier celle des parents et des enfants ».

Sur deux vidéos pédopornographiques téléchargées sur l’ordinateur du prévenu, un adolescent était violé par un adulte.

« Derrière les images dématérialisées, il y a des enfants bien réels qui sont violés et servent de phantasmes »,

a martelé Me Bucquet, l’avocate de l’association Innocence en danger.

En partie civile, Me Habeneck a évoqué ces « victimes muettes chosifiées » et Me Brémond ces parents

« inquiets de ne pas savoir jusqu’où va le préjudice de leurs enfants ».

Quant à Me Haleblian, elle était persuadée que le prévenu avait « ciblé les enfants en recherche d’affection ».

Source : leparisien

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