Prêtres pédophiles | L’association La Parole Libérée recueille plus de 400 témoignages

La Parole Libérée, l’association qui a dénoncé les agressions sexuelles commises par le père Preynat à Lyon, annonce avoir a recueilli, depuis le mois de novembre, plus de 400 témoignages à travers la France de personnes affirmant avoir été victimes de prêtres pédophiles.

«Les témoignages nous parviennent de partout et de personnes de tous âges», explique François Devaux, cofondateur de La Parole Libérée, l’association créée par plusieurs victimes du père Preynat, ce prêtre du diocèse de Lyon aujourd’hui mis en examen pour «agressions sexuelles sur mineurs».

«Il y a même un monsieur de 93 ans qui a été abusé dans sa petite enfance. Il n’avait jamais osé le dire mais aujourd’hui il a décidé de parler, de témoigner pour que d’autres enfants ne vivent pas le même traumatisme», poursuit François Devaux qui dit avoir été victime du père Preynat dans les années 80, lorsqu’il faisait partie du groupe des scouts Saint Luc de la paroisse de Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône).

La Parole Libérée, qui reprochait au cardinal Barbarin, le primat des Gaules, de ne pas avoir alerté les autorités judiciaires en 2007 sur le passé du père Preynat (1), a entamé une croisade contre la pédophilie dans l’église.

«Notre action ne se limite plus à aider et recenser les victimes du diocèse de Lyon. Notre collectif est ouvert à toutes les victimes, quelle que soit leur région», fait savoir son secrétariat.

«Que les victimes obtiennent justice»

«Notre objectif, lorsque c’est possible, c’est que les victimes obtiennent justice. Il est aussi de conduire l’église à ne plus protéger les coupables et à faire en sorte que ces agressions ne puisent plus avoir lieu».

Face au scandale et conscient de la nécessité d’agir, l’épiscopat français, a ouvert en avril dernier une boîte mail où les victimes de prêtres pédophiles sont invitées à se faire connaître.
Quatre-vingts personnes se sont déjà manifestées.

Malheureusement, parmi les quatre cents témoignages d’agressions recueillis par La Parole Libérée, très nombreux sont ceux frappés de prescription. Plusieurs de leurs auteurs supposés échapperont donc à des poursuites en justice.

«C’est regrettable mais le fait d’avoir témoigné n’est pas vain pour les victimes, considère François Devaux. Pour pas mal d’entre elles, ça permet d’extérioriser une souffrance, de commencer à s’en défaire et de se reconstruire».

D’autres témoignages, en revanche, devraient bientôt faire l’objet d’un dépôt de plainte.

(1) Le cardinal Barbarin a été mi hors de cause par la justice.

Source : http://www.ladepeche.fr/