Corbeil-Essonnes | Un récidiviste condamné à 3 ans de prison pour proxénétisme de mineur

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Les forces de l’ordre découvrent la jeune fille mineure dans l’une des chambres en plein ébat sexuel
une enfant dans la rue la nuit avec des talons aiguilles beaucoup trop grands
Un homme de 23 ans a été condamné, vendredi 9 juin 2023, par le tribunal correctionnel de Poitiers pour avoir été le proxénète de sa compagne et d’une mineure de 13 ans, en 2021, dans la Vienne et en région parisienne.

Soixante euros les quinze minutes ; 100 euros les trente minutes ; 200 euros l’heure.

Tels étaient les tarifs appliqués par Benoit Tapinoy, un proxénète de 23 ans, condamné à trois ans de prison ferme devant le tribunal correctionnel de Poitiers, vendredi 9 juin 2023.

Du 7 au 8 octobre 2021, il force sa compagne et une mineure de 13 ans à se prostituer dans un hôtel à Corbeil-Essonnes.

Les deux jours suivants, même procédé dans un hôtel à Chasseneuil-du-Poitou.

Un dossier effroyable mis en lumière par l’évasion du jeune homme, le 10 octobre 2021.

Un avant et un après pour l’ex-compagne

Sous bracelet électronique, Benoit décide de le couper mais il est vite interpellé avec sa compagne à Poitiers.

Deux cartes magnétiques d’un établissement hôtelier sont retrouvées sur lui.

En se rendant sur place à Chasseneuil-du-Poitou, les forces de l’ordre découvrent la jeune fille mineure dans l’une des chambres en plein ébat sexuel avec un client.

Avec courage son ex-compagne révèle lors de son audition:

« Il avait besoin d’argent. J’étais sous emprise. Il a créé des annonces sur des sites. Il a acheté des préservatifs, du lubrifiant, des lingettes et des accessoires. »

Elle récolte 1.200 € en trois nuits et reverse tout au proxénète.

Violentée (1), la victime majeure évoque « une peur » bleue de son bourreau.

« Il y a un avant et un après Monsieur Tapinoy. C’était une jeune femme sans histoire, martèle son conseil Me Vincent Fournier. Maintenant, elle a peur et honte. »

« Si tu veux me condamner, condamne-moi »

Aucune empathie pour Benoit Tapinoy.

Ton désinvolte, propos grossiers, tutoiement, gestes de la main ont rythmé la comparution immédiate du vingtenaire:

« Si tu veux me condamner, condamne-moi. Je suis déjà en prison. Si je fais le malin comme ça, c’est que je suis innocent »

De quoi faire sortir de ses gonds Me Amandine Frangeul, l’avocate de la jeune victime de 13 ans:

« Il prend votre tribunal comme une scène de spectacle. Il n’a aucun respect pour les femmes (2). Comment cette jeune fille va se construire une vie de femme ? »

« Tout est faux »

Déjà en détention provisoire pour un autre dossier de proxénétisme aggravé, Benoit Tapinoy nie l’ensemble des faits:

« Tout est faux. Peut-être qu’elles ont honte. »

Une « froideur affective », dévoilée par l’expertise psychiatrique, qui semble corroborer l’absence de responsabilité pour le jeune homme, déjà condamné à onze reprises.

« Où sont les preuves de l’ouverture des comptes sur Internet, se questionne l’avocate du proxénète Me Julie Mery. Où sont les 1.200 €. »

Benoît étant arrêté avec 300 € en 2021.

« Les clients des passes n’ont jamais vu » son client sur les lieux, poursuit l’avocate.

Des arguments qui n’ont pas fait flancher le tribunal.

Mais le condamné l’a clamé haut et fort, il « va faire appel. »

(1) Un médecin généraliste lui a prescrit une ITT de 15 jours pour des hématomes à l’œil droit, au front, à l’épaule gauche et aux bras.

(2) Il les appelle les « meufs. »

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