Roanne | Guy Lacoque, multirécidiviste déjà emprisonné prends 2 ans de plus

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Considérant le sexagénaire comme « en récidive de récidive »
Il pensait échanger avec une internaute de 12 ans. Il s’agissait en fait d’un faux compte créé par un collectif traquant les pédophiles. Des échanges qui valent à ce détenu roannais de 67 ans deux ans de prison supplémentaires.

Des échanges sexuels ont été mis au jour par une bénévole d’un collectif cherchant à démasquer les pédophiles sur le Net.

Des éléments trouvés sur un compte et un téléphone ont permis aux forces de l’ordre de remonter jusqu’à Guy Lacoque, un homme de 67 ans, déjà condamné pour viol et agression sexuelle sur mineur.

Le sexagénaire se trouvait alors en détention à Roanne, dans le cadre de sa dernière condamnation en 2018 pour corruption de mineur.

Le téléphone lié au compte avait borné près du centre de détention roannais.

Ce même prévenu apparaît notamment sur une photo envoyée dans la conversation.

Le profil Facebook en question étant relié à son compte « officiel », ainsi qu’à ceux de ses deux fils.

La procureure, Tania Deshaires, a également souligné que « des fautes d’orthographe dans la conversation étaient similaires à celles constatées dans les précédentes condamnations ».

Il nie les faits

Malgré cela, le prévenu, entendu en visioconférence depuis le centre de détention, a nié toutes les accusations, expliquant s’être fait voler son téléphone en prison.

D’autres détenus auraient également pris la photo envoyée.

Dans les conversations sont évoqués « des câlins, des bisous, des cœurs, des questions sur la sexualité et des envois de vidéos pornographiques », alors même que l’âge du faux compte créé par le collectif affichait 12 ans.

L’expertise psychiatrique du détenu a bien souligné un « profil pédophile ».

La procureure s’est interrogée sur la version d’un complot à son encontre, avancé par le prévenu, et dont « le pourquoi n’est pas vraiment expliqué… ».

Des échanges « comme un couple »

Elle a rappelé que le prévenu avait « dès le début connaissance de l’âge supposé de son interlocutrice », ce qui ne l’a pas empêché de tenir des « échanges tendres, comme un couple ».

Considérant le sexagénaire comme « en récidive de récidive », elle a requis deux ans ferme avec le maintien en détention.

L’avocate de la défense, Maître Karine Collomb, a expliqué que « le centre de détention n’a pas été contacté, il n’y a pas eu de fouilles de la cellule » et surtout que son client avait voulu « sortir de cette spirale infernale », mais s’était heurté au manque de place dans les centres de soin spécialisés.

Guy Lacoque a finalement été condamné à deux ans de prison ferme, avec maintien en détention « pour éviter le renouvellement », selon la présidente France Rouzier.

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