Colmar | 14 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur ses beaux petits-enfants

Hier soir à Colmar, après trois jours d’audience, la cour d’assises du Haut-Rhin a condamné un homme de 60 ans à 14 ans de réclusion criminelle. Elle a retenu les viols sur deux enfants et les agressions sexuelles sur un troisième.

« Je reconnais les attouchements, mais le reste non. Pour moi, y’a pas eu viol. Je mérite d’être puni parce que j’ai fait des saloperies aux enfants. C’est la plus grosse bêtise de ma vie ! Mais condamnez-moi pour ce que j’ai fait… »

Le sexagénaire (*) jugé aux assises du Haut-Rhin pour agressions sexuelles, viols et proxénétisme sur trois de ses beaux petits-enfants n’a pas changé de position, continuant à contester la majorité des faits dénoncés par les victimes, à savoir les viols sur deux filles et le proxénétisme sur un garçon ( L’Alsace de mardi et mercredi).

Lors de son interrogatoire, l’accusé, sur la défensive, a fait montre d’une grande vigilance dans ses réponses.

Non, il n’a jamais exercé de « chantage » sur les victimes en leur disant que si elles parlaient, il irait en prison.

« Vous ne leur avez pas demandé de garder le silence ?, insiste la présidente Marie-Catherine Marchioni.

Ça peut être leur dire : “C’est notre petit secret”… »

Un temps d’hésitation, puis :

« Ça oui. Mais la prison non. »

« Pourquoi ces enfants mentiraient-ils ?

Je vous rappelle que l’expert psychologue dit qu’ils ne sont pas mythomanes » , poursuit la présidente.

« Je ne sais pas. »

Elle évoque les lésions physiques intimes constatées par le médecin légiste sur la plus jeune des victimes qui concordent avec sa version des faits.

« Je ne comprends pas.

Je sais ce que j’ai fait et pas fait » , répète l’accusé.

Il ne sait pas non plus expliquer le peu de faits qu’il reconnaît, parle d’ « un moment d’égarement ».

« Pour moi, un moment correspond à un fait unique, Monsieur », lui rétorque l’avocate d’une partie civile.

« Une période d’égarement, alors… » , corrige l’accusé.

L’avocate générale Marie-Eugénie Avazéri termine son interrogatoire en lui demandant s’il a eu du plaisir.

« Non. »

« Alors pourquoi ? »

« Histoire de faire un câlin un peu poussé, on va dire… »

« Alors tout ça, c’est pour rien ? »

« Pour rien. »

L’expert psychiatre Jean-Pierre May estime que l’accusé est « détaché.

Tout glisse sur lui comme une goutte d’eau sur une vitre. »

Il parle d’une « exploration sexuelle sans limite ».

Et conclut à un risque élevé de récidive :

« Il est dans :

“Si j’ai fait quelque chose de mal, ce que je ne crois pas, je veux bien m’excuser.” »

L’avocat de la défense, Me Dominique Bergmann, lui fait remarquer des divergences avec l’expert psychologue, qui parlait de « faible risque de récidive » et de « remords authentiques ».

Il questionne son client sur le suivi psychologique et psychiatrique qu’il a entamé en prison.

« C’est important, répond l’accusé.

Je veux pas que ça recommence quand je sors…

Si j’ai quelque chose, je veux savoir pourquoi et je veux être soigné. »

Le ministère public a requis 12 à 14 ans de réclusion criminelle en expliquant :

« Il a une structure de personnalité dangereuse pour les enfants, dont il n’est pas responsable.

Il n’y a pas de jugement moral de ma part, on n’est pas dans la vengeance.

Mais il faut écarter ce danger, et la seule solution dont je dispose, c’est la prison. »

L’homme a été condamné à 14 ans avec deux ans de suivi socio-judiciaire.

Il a été acquitté sur les faits de proxénétisme.

Le condamné a décidé de ne pas faire appel.

Source : L’Alsace

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