Clamecy | Il a abusé de l’ex de son fils : un pédocriminel condamné à cinq ans de prison pour des agressions sexuelles sur des mineures

En détention provisoire depuis un mois, un quadragénaire des environs de Clamecy est reparti directement en prison. Il a été condamné à cinq ans de prison ferme pour avoir agressé sexuellement deux jeunes filles âgées à l’époque de 14 ans.

En détention provisoire depuis un mois, l’homme de 43 ans est reparti en prison pour cinq ans. © Pierre DESTRADE

“C’est une affaire qui fait froid dans le dos”, lance Me Vincent Billecoq, en représentant une des parties civiles, mercredi 21 août devant le tribunal correctionnel de Nevers. Qui fait froid dans le dos, et qui aurait pu être jugée par une cour d’assises également. Un Nivernais, âgé de 43 ans, a profité de la requalifications des faits pour éviter un jury populaire.

Agressions sur les amies de ses fils

Les faits reprochés sont sordides. Tout a été découvert grâce au témoignage d’Éloise (les prénoms des victimes ont été modifiés). En juillet, elle s’est présentée à la gendarmerie, accompagnée de sa mère, pour porter plainte pour agressions sexuelles. La veille, en voulant aller rendre visite à un ami qui était absent, elle avait dû passer la soirée avec le père de celui-ci, dans les environs de Clamecy. Le prévenu dans cette affaire.

Cet homme, âgé de 43 ans, a été trop loin. Après un repas, alors qu’ils regardaient la télévision, le quadragénaire a retiré la culotte de la jeune fille âgée de 14 ans pour lui faire un cunnilingus. Il a ensuite enlevé la robe d’Éloise pour se masturber près d’elle. En pleurs, elle lui a demandé de s’arrêter. Elle a prévenu sa mère et est rentrée chez elle.

Cette première plainte est suivie d’une seconde. Celle de Gwendoline. Elle est l’ex-petite amie d’un fils du prévenu. Elle a reproché à l’homme d’avoir voulu lui toucher les seins en 2018. Il est allé plus loin, en demandant à la jeune fille de 14 ans à l’époque d’envoyer des photos d’elle nue et, si possible, des photos où elle s’introduisait des doigts. Lui, il lui envoyait des photos de son sexe en érection. En août 2018, elle a couché avec lui “afin d’avoir la paix”.

Aucune remise en question

L’homme a reconnu les faits pendant l’enquête. Il ne travaille plus depuis des années. Il ne fréquente que ses enfants adolescents et leurs amis. 

“Quel est le type de femmes qui vous attire ?”, demande le président, Jean-Luc Alliot. Le prévenu répond :

“Les adultes. Pour Éloise, je m’en veux énormément, je ne comprends pas pourquoi c’est arrivé, surtout qu’on s’entendait bien. Par rapport à Gwendoline, c’est elle qui me faisait des propositions, ce n’est pas moi. Demandez-lui.”

C’est facile quand vous dites que Gwendoline vous a chauffé. Et alors ? Ça n’a aucune importance pour le dossier. C’est à vous de dire non.

MARINE LABARTHE (procureur)

Le prévenu poursuit en expliquant avoir eu une relation de plusieurs mois avec Gwendoline.

“On n’a pas couché qu’une fois ensemble. Mais elle me faisait des menaces si je voulais rompre.”

“Immaturité, perversion sexuelle et égocentrisme”

“Vous sortez avec une gamine de 14 ans ?”, l’interroge Me Billecoq. “Oui je sais que ce n’est pas bien. Elle me disait qu’elle avait 15 ans.” “C’est facile quand vous dites que Gwendoline vous a chauffé. Et alors ? Ça n’a aucune importance pour le dossier. C’est à vous de dire non”, rétorque Marine Labarthe en portant la voix du ministère public. “Immaturité, perversion sexuelle et égocentrisme”, c’est par ces mots que l’expert psychiatrique a qualifié le prévenu. 

Les deux parties civiles ont demandé 10.000 € pour le préjudice moral. Aujourd’hui, Éloise refuse d’aller au centre aéré, est renfermée et a des troubles du sommeil. Gwendoline, elle, refuse catégoriquement de parler à un professionnel. Elle est devenue plus agressive et fait beaucoup de cauchemars.

Il regrette. Qu’est ce que le parquet veut de plus ? Il aurait pu nier en bloc.
Le ministère public a requis cinq ans d’emprisonnement avec suivi sociojudiciaire pendant cinq ans. Il demande également une obligation de soins, de travail, l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes, d’exercer une activité impliquant un contact avec des mineurs, et d’ordonner le maintien en détention, ainsi que l’inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes). En cas de non-respect des obligations, le procureur souhaite fixer la durer de l’emprisonnement sociojudiciaire à trois ans.
“Je crois qu’en cour d’assises, j’aurais eu des réquisitions plus clémentes”, répond à la défense Me Alexandre Liancier. “Il regrette. Qu’est ce que le parquet veut de plus ? Il aurait pu nier en bloc. Il doit être condamné pour ce qu’il a fait.”

Mais le tribunal a suivi les réquisitions du procureur. Le prévenu repart en prison, et doit la somme de 6.000 € à Éloise et 3.000 € à Gwendoline pour le préjudice moral.

Source : lejdc.fr

Source(s):