Cher | Un père condamné à quatorze ans de réclusion criminelle pour des viols incestueux

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Réclusion pour viols incestueux, agressions sexuelles et corruption de mineur sur sa fille
Un homme a été condamné, ce mardi 10 décembre par la cour criminelle du Cher, à quatorze ans de réclusion criminelle pour viols incestueux, agressions sexuelles et corruption de mineur sur sa fille, commis entre 2009 et 2016, alors qu’elle était mineure.

Le silence s’est subitement alourdi dans la salle d’audience, ce mardi après-midi, lorsque la présidente de la cour criminelle du Cher, Audrey Debeugny, a annoncé le verdict.

Reconnu coupable de l’ensemble des faits pour lesquels il comparaissait, l’homme de 65 ans a été condamné à 14 ans de réclusion criminelle.

Bien que “les larmes ne s’effaceront jamais”, la jeune femme, âgée aujourd’hui de 27 ans, en a laissé couler quelques-unes, encore, à l’énoncé du verdict.

Entre 2009 et 2016, alors qu’elle avait entre 12 et 18 ans, la victime a subi des viols et violences sexuelles répétées.

Selon les témoignages et expertises présentés à la cour, son père avait instauré un climat de sexualisation dans leur domicile, notamment par l’achat de lingerie et d’objets sexuels, comme ce sextoy offert pour ses 16 ans, lorsqu’il disposait des “poupées sur son sexe en érection”, ou encore quand il l’initiait à des mangas érotiques à la place de dessins animés.

Il a anéanti son âme d’enfant. Il profitait de ces week-ends où il en avait la garde, pour en abuser sexuellement.

L’accusé, tout au long de la procédure, a tenté de minimiser les faits, affirmant devant l’expert psychiatre qu’il s’agissait d’« un jeu qu’elle réclamait ».

Ces propos ont été balayés. D’abord par le témoignage constant de la victime toute la durée de l’instruction, puis par les analyses des experts, qui décrivent une « emprise totale » et une « manipulation psychologique » visant à normaliser l’insupportable.

Lors de son réquisitoire, l’avocat général Karim Mohamed n’a pas mâché ses mots :

« C’est bien d’un pédophile dont on parle aujourd’hui. Il l’a asservie aux gestes les plus salaces sans se soucier de son âge ou des conséquences psychologiques. » Il avait requis 16 ans de réclusion criminelle, jugeant les faits d’une « horreur abyssale ».

Me Coralie Monicault, avocate de la défense, a plaidé pour une peine qu’elle a voulue « juste et cohérente ».

Selon elle, son client, incapable d’établir des relations saines avec sa fille, aurait assouvi « un manque sexuel évident ».

L’avocate a insisté sur le fait que l’accusé avait entamé une prise de conscience tardive, mais réelle, espérant que la cour prenne cela en compte.

Cependant, les experts psychiatriques entendus ont relevé un « manque total d’empathie et de remords » chez l’accusé, ainsi qu’un risque de récidive non négligeable.

Quatorze ans de réclusion criminelle, donc, pour ce père, également père de jumeaux de 38 ans, issus d’une autre mère, avec qui il n’a plus de contacts.

Bourreau d’une jeune femme désormais âgée de 27 ans, dévastée à vie. Changer de nom, comme elle l’a fait, pour celui de sa mère n’y changera rien.

« C’est une histoire de vie détruite, une tragédie », a résumé Me Berthon, avocate de la victime. La jeune femme a témoigné des traumatismes profonds qu’elle endure encore aujourd’hui. « Il m’a tout pris. Il m’a volé mon enfance, mon adolescence.

Je suis hantée par ce qu’il m’a fait. »

L’homme, à l’issue de sa peine, aura un suivi socio-judiciaire de sept ans avec injonction de soins, assorti de trois ans de prison en cas de non-respect.

Il lui sera interdit d’entrer en contact avec la victime et d’exercer une activité professionnelle ou bénévole auprès de mineurs. Le mandat de dépôt a été ordonné.

L’accusé, resté stoïque tout au long du procès, n’a rien eu à ajouter à l’énoncé du verdict.

Sa fille, en larmes, était recroquevillée dans l’épaule de sa mère. Il a dix jours pour faire appel.

 

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