Chartres | Pédopornographie : deux ans de prison ferme pour un Eurélien

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« Je pensais que c’était un fake »
Illustration | Écho Républicain : Tribunal de Chartres
Ses nombreux échanges avec un pédophile, condamné depuis pour avoir violé sa très jeune belle-fille, lui ont été fatals. Un Eurélien est condamné à de la prison ferme.

« Elle est très jolie ta puce ! »

L’échange pourrait paraître banal, s’il n’était pas accompagné d’une description très précise de ce qu’il aurait voulu pratiquer avec la fillette, en des termes détaillés et très crus.

« Vous avez communiqué pendant plusieurs mois avec cet individu », rappelle le président de l’audience correctionnelle au prévenu, face à lui, dans le box du tribunal de Chartres. Cet Eurélien de 50 ans, chemise blanche et physique banal, est jugé pour de nombreux délits, tous liés à son attirance pour les très jeunes filles.

La « puce » en question était la belle-fille de l’homme avec lequel il correspondait sur Internet, et qui lui envoyait de nombreuses photos et vidéos pédopornographiques. Certaines le mettaient en scène avec la fille de son épouse. Elle avait 10 ans.

« Depuis, votre correspondant, un habitant de la région de Nancy, a été jugé par la cour d’assises pour viols sur mineure », révèle le magistrat, en continuant de feuilleter le volumineux dossier d’instruction.

L’exploitation de l’ordinateur du Nancéen a permis de mesurer les contacts privilégiés qu’il avait avec l’Eurélien.

Non seulement ils se sont échangé des photos et vidéos compromettantes, mais ils les commentaient en imaginant des scénarios évoquant des scènes de viols.

Devant les juges, l’homme bat sa coulpe. « Au début de nos échanges, ce n’était pas de la pédopornographie », affirme-t-il.

« J’étais en dépression à cause de problèmes dans mon boulot. On créait des scénarios qui n’avaient rien à voir avec les enfants. Je ne comprends pas comment s’est faite la bascule. »

Il a été mis en examen pour détention et diffusion d’images pédopornographiques.

Au cours de l’instruction, une plainte est venue aggraver son dossier. Celle d’une adolescente de 15 ans, avec laquelle il était entré en contact par l’intermédiaire d’un réseau social sous le pseudo de “Gentil papa 751”.

« Je pensais que c’était un fake »

« Elle est entrée dans votre jeu », précise le président de l’audience. « Vous avez eu des dialogues très hard, et vous avez même réussi à la convaincre d’envoyer des photos d’elle nue. »

« Pour moi, ce n’était que du virtuel », réagit le prévenu. « Je pensais que c’était un fake (faux, ndlr) et qu’il ne s’agissait pas d’une vraie jeune fille. Je me suis créé un monde imaginaire pour sortir de ma dépression. Je ne me suis pas rendu compte de ce que je faisais. Je suis sidéré par tout ça. »

D’autant plus que des vidéos retrouvées dans son téléphone le montraient en train de se masturber sur une poupée appartenant à sa fille, âgée de 10 ans.

Fort heureusement, l’enquête a démontré qu’il ne s’était jamais livré à un acte répréhensible sur l’adolescente. Mais cette scène a fait réagir le procureur de la République :

« Des dossiers de pédopornographie, j’en ai vu beaucoup. Mais un père qui se masturbe sur la poupée de son enfant, je n’avais jamais vu ça ! » le Procureur de la République

L’homme est en détention depuis la révélation des faits, il y a un peu moins d’un an :

« Mon arrestation a été une libération. Si ce n’était pas arrivé, j’aurais pu me faire du mal. »

NDWP : “me faire du mal”, surtout faire du mal à un mineur. 

Les psychiatres qui l’ont expertisé ont conclu à « une personnalité obsessionnelle et à des troubles psychiques ayant altéré son discernement au moment des faits qui lui sont reprochés ».

Le quinquagénaire est condamné à deux ans de prison ferme avec maintien en détention.

À sa sortie de prison, il devra s’astreindre à un strict suivi socio-judiciaire avec une injonction de soins psychologiques. Il ne pourra pas exercer une activité, professionnelle ou bénévole, en lien avec des mineurs. Il est inscrit au fichier informatique des délinquants sexuels.

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