Carvin | Un beau-père condamné à sept ans de prison pour récidive d’agression sexuelle sur mineure

Les doutes émis par l’avocate de la défense n’ont pas fait flancher le tribunal qui a condamné l’homme à sept ans de prison.

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Les doutes émis par la défense et une partie de la famille de la victime n’ont pas convaincu les juges, qui ont suivi les réquisitions du procureur.

Contre J.-L. R. (*), il y a cette condamnation, en 2002, pour viol et agression sexuelle sur mineur, pendant trois ans, par une personne ayant autorité. La victime était sa belle-fille d’alors. Depuis, il avait refait sa vie avec une connaissance, maman de cinq enfants. Le couple semblait filer le parfait amour.

Puis, à l’automne 2014, la mère, qui connaissait le passé de son compagnon, découvre dans le journal intime de la cadette, 15 ans, des propos troublants.

«J’en peux plus, mon beau-père me fait la misère quand ma mère n’est pas là », par exemple.

S’ensuivent des scarifications, des résultats scolaires en chute, un comportement agressif de l’ado, qui finit par accuser son beau-père, avec qui elle vit depuis toute petite, d’agressions sexuelles entre 2012 et 2013, pendant trois ou quatre mois.

Jusqu’à ce qu’elle le repousse et fasse de sa chambre un refuge. Ce silence de presque deux ans, c’était pour protéger sa mère, en rémission d’un cancer.

Rébellion d’une ado ?

Et s’il s’agissait des propos d’une ado qui en a marre des limites imposées par son beau-père ?, argumente la défense, s’appuyant sur les témoignages d’une partie de la famille de la victime, divisée par l’affaire.

Une tante décrit ainsi

« une jeune fille au caractère dur qui sortait quand sa mère travaillait, elle voulait se retrouver seule avec elle pour faire ce qu’elle voulait ».

Pour plaider que « les faits ne sont pas attestés », l’avocate soulève une autre interrogation :

« Ça s’arrête au bout de quelques mois, comme ça ? Un peu surprenant de la part d’un homme décrit comme pédophile, non ? »

Car, contre J.-L. R., il y a aussi cette « dangerosité sociale avérée » et ce « il semble exister un véritable attrait à caractère pédophile » de l’expert psychiatrique. Le procureur trouve ambigu qu’il nie mais consulte un psy, qu’il se dise innocent sans le revendiquer plus.

L’homme, qui a tout de même demandé plusieurs fois le détecteur de mensonges, explique qu’il a besoin de parler à quelqu’un, de sortir de la cellule où il est en préventive depuis seize mois, et qu’il a baissé les bras.

« Vous allez me juger sur mon passé », répète-t-il.

« Pourquoi il aurait tout foutu en l’air ? », questionne encore l’avocate.

Mais le tribunal est resté sourd aux doutes : J.-L. R. est condamné à sept ans de prison, comme requis par le procureur, assortis de cinq ans de suivi socio-judiciaire et d’une obligation de soins.

Source : http://www.lavoixdunord.fr

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