Alençon | Une homme viol la fillette de 7 ans d’une amie qui l’hébergeait

Un Ornais de 46 ans jugé pour le viol de la fillette d’une amie qui l’hébergeait

Un Ornais de 46 ans est jugé devant la Cour d’Assises de l’Orne, jeudi 27 et vendredi 28 septembre, pour le viol et l’agression sexuelle d’une enfant de 7 ans à l’époque des faits, en 2016. (©L’Orne-Hebdo)

Un Ornais de 46 ans est jugé devant la Cour d’Assises de l’Orne, jeudi et vendredi, pour le viol et l’agression sexuelle, à Alençon, d’une enfant alors âgée de 7 ans en 2016.

« Elle est venue me réveiller à 2 h du matin pour me dire qu’elle avait fait un cauchemar. Je lui ai dit : « Prends ta tablette mais dix minutes seulement parce que demain, il y a école… » Pour moi, c’est de ma faute, j’aurai dû la raccompagner dans sa chambre ».

Devant la Cour d’Assises de l’Orne, jeudi 27 septembre, la maman d’Emma (prénom d’emprunt) affirme n’avoir rien entendu des faits que sa fillette, alors âgée de 7 ans et demi en 2016, lui a révélé le soir même. Mais elle n’a jamais douté de ses paroles.

« Quand je suis allée la chercher après ses devoirs, vers 18 h, elle m’a dit bonjour et c’est tout. Je la connais par cœur ma fille. J’ai vu qu’elle n’était pas bien ! C’est sur le palier, en arrivant chez nous, qu’elle m’a dit : « Arrête-toi maman. J’ai un truc à te dire : Pierre (prénom d’emprunt) m’a touchée ». J’ai essayé d’en savoir plus mais elle n’a rien dit d’autres ».

La maman d’Emma a alors ordonné à sa fille de se réfugier dans sa chambre pendant qu’elle a informé son compagnon des faits et appelé Pierre, cet ami qu’ils accueillaient chez eux depuis trois jours, à les rejoindre dans la cuisine.

« Quand je lui ai dit : « Tu as touché ma fille ? », il est devenu tout blanc. Mon ami lui a dit : « Tu prends tes bières dans le frigo et va-t’en. Demain matin, t’es en prison ! » On s’est levés à 7 h 30 le lendemain matin et à 8 h 30 on était devant le commissariat. Les policiers ont entendu ma fille en la filmant et après, elle m’a tout raconté ».

Elle dit son étonnement, le matin des faits

« de voir Pierre se lever à 7 h 30 ce matin-là alors que d’habitude, c’est plutôt 11 h ou midi ! »

Et se souvient qu’Emma n’avait pas voulu petit déjeuner.

Dans sa chambre puis la sienne

La petite fille a, elle, déclaré devant les gendarmes avoir été réveillée par Pierre dans la nuit alors qu’elle dormait dans sa chambre. Elle l’a identifié grâce à sa veilleuse. Il lui a caressé le corps puis le sexe avant de la violer.

« Je suis allée voir maman quand il a quitté ma chambre ».

Elle dormait dans le canapé avec son ami depuis qu’ils avaient accueilli Pierre, à qui ils avaient cédé leur chambre.

« J’ai dit à maman que j’avais peur. [Son ami] m’a donné la tablette et c’est là que j’ai vu qu’il était 2 h du matin ».

Le lendemain matin, c’est l’ami de la mère qui a retrouvé la petite dans la chambre du couple, occupée par Pierre.

Un Ornais de 46 ans est jugé devant la Cour d’Assises de l’Orne, jeudi 27 et vendredi 28 septembre, pour le viol et l’agression sexuelle d’une enfant de 7 ans à l’époque des faits, en 2016. (©L’Orne-Hebdo)

Si lors de son interpellation, le lendemain des faits, chez des amis, l’accusé a reconnu les faits révélés par la fillette, il niait être allé dans la chambre de l’enfant et avouait que le viol et l’agression sexuelle s’étaient déroulés dans la chambre qu’il occupait.

À la lecture de la déclaration de la fillette (qui n’assiste pas au procès), le président de la Cour d’Assises l’interpelle sur ces divergences :

« Êtes-vous allé dans la chambre de la petite ? »

L’Ornais de 46 ans confirme. Il explique qu’elle est allée voir sa mère et qu’au retour vers sa chambre, il lui a proposé « de dormir » avec lui.

Autre nouvelle révélation devant la Cour : il reconnaît avoir alors réitéré une partie des faits jugés.

Abusé à l’adolescence

« C’était donc plus dur, pour vous, de dire que vous aviez pris l’initiative de ces faits en allant dans la chambre de l’enfant plutôt que de dire qu’en venant dans votre chambre, l’occasion s’était finalement présentée ! »

Le prévenu confirme à nouveau.

« Ça vous trottait dans la tête les nuits d’avant et jusqu’à présent, vous vous étiez retenu ? »,

insiste le président en faisant référence à une précédente condamnation pour atteinte sexuelle sur une mineure de moins de 15 ans qui lui vaut d’être jugé en récidive sur ce délit.

« Je ne sais pas… Oui »,

convient-il.

L’accusé avait effectivement été condamné, en 2011, à deux ans de prison dont 14 mois avec sursis et mise à l’épreuve qui l’avait contraint à un suivi psychologique. Il s’y était plié et au moment des faits n’était plus assujetti à quelque contrainte judiciaire.

Lors de cette enquête, il a révélé avoir, lui aussi, été abusé pendant son adolescence, par un ami de la famille.

« Je n’en ai jamais parlé à personne avant »,

lâche-t-il.

« Ça peut être à double tranchant ! »,

l’avertit le président de la Cour d’Assises.

« Car quand vous faites mal aux enfants, vous savez le mal que ça peut leur faire. Vous êtes d’accord que ça peut handicaper les enfants dans leur développement ? ».

L’accusé, dont la scolarité s’est déroulée dans un institut spécialisé et qui reconnaît ne savoir ni lire ni écrire, acquiesce.

« Refoulement et intellectualisation »

Un psychologue clinicien, abondera dans le sens du président à l’heure de son compte rendu d’expertise.

« Emma a une évolution tout à fait normale sur le plan psycho-affectif mais fait état d’une inhibition sur le plan psycho-sexuel ».

« Elle a beaucoup de difficultés à se représenter les choses du corps. Il y a là, un décalage, par rapport à son âge ».

« En revanche, il n’y en a pas sur le plan de l’avancée : elle a une très bonne capacité d’élaboration, est très accrochée à la réalité et est une bonne élève ».

Néanmoins, l’expert annoncera qu’elle fait face à

« deux mécanismes de défense : le refoulement et l’intellectualisation ».

En clair :

« Elle sait qu’elle peut déposer les choses mais attend des adultes qu’ils mettent des mots dessus. Pour le moment, elles empruntent leurs mots. Elle a toutes les bases d’un vécu traumatique et est encore dans la phase de sidération ».

Il mise sur son suivi psychologique pour qu’avant l’adolescence, « et son remaniement pulsionnel », elle puisse trouver ses propres mots pour décrire son traumatisme.

« Prédateur pédophile »

L’expert psychiatre qui a examiné l’accusé dresse, lui, en fin de journée ce jeudi, le portrait d’un homme « à la structure abandonnique », d’une « débilité moyenne » et qui « vit sous la domination de ses pulsions ».

Selon le médecin, les faits jugés par la Cour d’Assises, ces deux jours, « sont en rapport avec la perversion » de l’accusé

« prédateur pédophile capable de récidiver à chaque fois qu’une occasion se présente ».

L’accusé encourt 20 ans de réclusion criminelle pour ces faits de viol et agression sexuelle.

Le verdict devrait être rendu demain, vendredi 28 septembre, en fin d’après-midi.

Source : actu.fr

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