Montpellier | Le pédophile utilisait son fils pour attirer et abuser de jeunes garçons
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 09/07/2018
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Pascal Blanchard a été jugé pour viols et agressions sur huit garçons et une fille, âgés de 7 à 14 ans. Il ciblait les enfants de femmes seules.
“Chez Pascal, comme dans Pinoccchio, c’était le paradis des enfants. Il y avait des télés, des jeux vidéo, sans aucune règle si ce n’est se faire plaisir. Il me disait que j’étais le plus beau, il me mettait sur un piédestal et après il a commencé à me toucher…”
Devant la cour d’assises de l’Hérault, les victimes, huit jeunes garçons et une fille, âgés de 7 à 14 ans, décrivent toutes ce même paradis.
Un lieu où l’on pouvait dire des gros mots, jouer à des jeux de guerre sur la console et jusqu’à tard dans la nuit, faire des batailles de polochon ou encore fumer, regarder des pornos et avoir un peu d’argent pour aller miser au PMU.
Mais cet appartement de Carnon, puis de La Grande-Motte, l’antre de Pascal Blanchard, est devenu leur enfer sexuel parfois pendant plusieurs années. Celui des nuits d’angoisse, d’attouchements et de viols, qui les hantent encore. Comment ce pédocriminel assumé de 56 ans a-t-il réussi à les attirer ?
Il le conteste, mais il s’est servi de son jeune fils pour attirer ses copains et il visait des femmes élevant seules leurs enfants pour mieux jouer le père de substitution.
La pureté et le hasard
Pascal Blanchard ne se détache pas de “ses victimes”. Il reconnaît en grande partie les faits, donne des bons points aux récits des uns et des autres, mais conteste les viols sur l’un d’eux. Jusqu’à s’énerver et accuser les avocats des parties civiles d’avoir manipulé la “pureté” de leur récit… :
“Ça s’est arrêté aux attouchements et fellations, s’il était resté plus longtemps, je serais allé plus loin, ça n’a pas existé. Demain, je ne serai pas là, vous n’aurez pas droit au procès”,
menace-t-il. Tout comme il conteste avoir fait fumer les enfants, avoir utilisé des somnifères comme l’accusent certains et encore moins s’être servi de son fils comme appât :
“Je n’ai jamais mis mon enfant comme une pute pour attirer les enfants, ils sont venus à moi par hasard.”
Blanchard, crâne rasé, éloquent, apparaît comme un séducteur, manipulateur, voir un gourou, mais aussi un clown serviable aux idées permissives. Un ami qui vous veut du bien. À la barre, ces mères de famille disent tout leur désespoir, honte et culpabilité de n’avoir rien vu. Et d’avoir donné leur confiance.
“Je le considérais comme mon meilleur ami…”
“Je le considérais comme mon meilleur ami… Il faisait partie de la famille, il était fantasque, renard rusé, il était adulé par les enfants”,
rapporte, en pleurs, l’une d’elles dont les deux fils ont été abusés. La même, désormais en colère :
“De manière insidieuse, il me disait de les laisser faire ce qu’ils veulent… Tu utilisais ton propre fils pour attirer les enfants chez toi !”
L’accusé s’arrangeait toujours pour rendre service et amener son fils et ses copains aux entraînements de foot ou au Laser game. Et, grand cœur, il proposait à ces femmes esseulées de les garder certaines nuits, pour les soulager.
Avec cette autre quadragénaire, veuve, il a carrément joué les séducteurs.
“Il était très chevalier, j’ai eu droit aux roses… Il disait que je le troublais, c’était le père qui manquait à mes enfants, avec lui la vie était plus légère”, confesse-t-elle avec dignité et émotion.
Blanchard lui faisait passer des messages comme quoi il était amoureux d’elle par le fils de celle-ci, mais sans aller au-delà du flirt. Et tout en incitant son propre fils à inviter son copain-victime chez eux.
“Il me disait : “Laisse toi faire, t’inquiète pas, tous les papas font ça”, rapporte ce dernier, 14 ans aujourd’hui, trois ans après les faits. Moi, je ne veux surtout pas devenir comme lui, qu’il reste en prison.”
Réquisitoire attendu ce jeudi, verdict vendredi.
Source : midilibre
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