Carcassonne | Le sordide s’était invité, hier, à l’audience correctionnelle
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 19/10/2016
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Le temps qui passe n’efface pas les traumatismes, pas plus qu’il n’atténue la gravité des faits commis
Hier après-midi, le tribunal correctionnel avait à juger des faits d’agression commis sur deux mineurs de 15 ans, entre 1988 et 1993 à Carcassonne. À l’époque, les deux victimes n’étaient âgées que de 5 à 8 ans, tandis que leur agresseur était un jeune quadragénaire.
Si ce dossier est arrivé si tard à la barre du tribunal c’est parce que les victimes ont attendu longtemps, trop longtemps peut-être, pour se manifester. Ce n’est en effet qu’en 2008 et 2009 qu’elles se sont résolues à déposer plainte et à raconter dans quelles conditions V.G. leur infligeait des attouchements quand elles venaient jouer avec sa fille à son domicile ou quand l’une d’elles partait même en vacances à Port-la-Nouvelle.
Si les jeunes femmes ont tardé à dénoncer les faits, c’est parce que le tabou fut très long à briser. C’est aussi parce que chacune, respectivement, traversait des périodes de forts tourments.
Tentatives de suicide, baby-blues…
La première, née en 1983, a fait deux tentatives de suicide au cours de son adolescence et traînait le souvenir traumatisant de deux agressions sexuelles comme un boulet. La seconde, née en 1982 a mis près d’un an de plus pour déposer plainte, après un accouchement difficile, un baby-blues «inquiétant «et une longue psychothérapie…
Au départ, les faits ont été qualifiés de viols et à l’issue d’une très longue instruction, ont été finalement requalifiés, épargnant au prévenu de comparaître devant les Assises. Toutefois, ceci n’enlève en rien au sordide des agressions qu’ont subies les fillettes de l’époque. Devenues femmes, elles n’ont pas souhaité hier que ces faits soient évoqués à huis clos, voulant mettre celui qui avait abusé d’elles en face des regards dégoûtés du public.
«Alléger leurs valises»
Me Labry, leur avocat, voulait «alléger leurs valises, qu’elles poursuivent leur vie avec des bagages moins lourds». Il s’agissait donc de tourner une page terrible de leurs existences respectives.
La procureure Sun-Yung Lazare a requis, pour ce faire, que le prévenu soit condamné à une peine d’un an ferme et trois avec sursis assortis d’obligations de soins surtout, pendant deux ans.
Le tribunal s’est montré relativement plus clément que les réquisitions et a prononcé une peine de deux ans avec sursis, et impose au condamné de dédommager les victimes à hauteur de 10 000 € chacune.
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