Affaire Morandini | Réintégration de l’animateur sur I-Télé malgré la “corruption de mineur aggravée”, la grève reconduite.

La rédaction de la chaîne d’information en continu a voté à 81 %, mardi 18 octobre au matin, la reconduction de la grève commencée la veille pour protester contre l’arrivée de l’animateur Jean-Marc Morandini.

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François Guillot devant I Télé le 17 octobre 2016

Lundi, les journalistes d’i-Télé (groupe Canal+) s’étaient mis en grève à une écrasante majorité (85 %) contre l’arrivée de l’animateur, mis en examen pour « corruption de mineur aggravée » dans le cadre de castings douteux pour le tournage d’une websérie érotique, estimant qu’il compromet l’image de la chaîne.

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Le mouvement de grève n’a pas empêché la diffusion en direct de sa nouvelle émission consacrée aux médias, « Morandini live », tournée sur un plateau d’i-Télé avec des cadres techniques non grévistes et des pigistes, a fait savoir un responsable du syndicat de Canal+ « + Libres ».

« Décision personnelle » de Bolloré

L’affaire Morandini s’ajoute au conflit démarré avant l’été, lorsque la rédaction avait fait grève quatre jours pour protester contre une réduction drastique des effectifs.

La SDJ (société des journalistes), soutenue par + Libres, le syndicat autonome de Canal+, a présenté lundi une série de revendications : outre le report de la venue à l’antenne de Morandini, elle a demandé la définition d’un projet pour la chaîne et des moyens accrus.

Selon le syndicat, plusieurs annonceurs se sont retirés de l’émission de Morandini.

La SDJ demande aussi la nomination d’un directeur de la rédaction qui puisse garantir l’indépendance de la rédaction vis-à-vis des intérêts du groupe Canal+, comme le stipule la convention avec le CSA.

« On en appelle donc au CSA », a souligné le président de la SDJ Antoine Genton. Interrogé, le CSA a répondu qu’il s’agissait d’une affaire interne à la chaîne.

« La direction nous impose un bras de fer. Nous attendons un geste, mais pour l’instant elle nous ignore », a-t-il ajouté.

« Vincent Bolloré a déclaré jeudi devant le comité de management que la venue de Morandini était sa décision personnelle. Nous sommes entre ses mains, il décide de tout », a regretté un représentant de + Libres.

Préférant se passer des journalistes mécontents plutôt que de Morandini, la direction a annoncé l’ouverture d’une possibilité de départ par « clause de conscience » (avec indemnités) pour ceux qui refuseraient de travailler avec l’animateur.

Europe 1 a pris le parti inverse en suspendant d’antenne l’animateur depuis la rentrée.

Source : Lemonde.fr

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