Cappelle-la-Grande | Le beau-père ne veut pas parler d’inceste

En plus de violences commises sur son fils et la fille de sa compagne, Jérôme comparaissait pour des attouchements sur cette dernière. Il nie les faits.

À la barre du tribunal, le prévenu a réfuté les faits qui lui sont reprochés.
À la barre du tribunal, le prévenu a réfuté les faits qui lui sont reprochés.

Tout est parti d’un entretien entre une psychologue et Julien*, le fils de Jérôme, et Cathy, la fille de sa compagne. Des révélations ont été faites sur les nombreuses fessées administrées aux deux enfants entre 2014 et 2017, et sur un comportement incestueux qu’aurait eu Jérôme avec Cathy, entre le 1er septembre 2016 et le 17 janvier 2017. Le père de famille aurait frotté son sexe à plusieurs reprises sur les fesses de l’enfant, et lui aurait dit « c’est un secret ». Secret révélé donc à la psychologue. Il l’aurait aussi touchée partout sur le corps avec un doigt – il appelait ça « faire l’amour » avec Cathy – « des fois avec son pantalon, des fois sans »,d’après l’enquête. Le médecin a examiné la petite fille de 10 ans et n’a relevé aucune trace de pénétration.

Déjà en 2013, Jérôme lui donnait des bisous sur la bouche. Mais il n’avait pas été entendu par la police.

Son garçon a déclaré que son papa et sa demi-sœur sont « toujours ensemble », « on dirait qu’ils sont amoureux ». Pour le président Guillaume Salomon, Jérôme n’a pas le comportement d’un beau-père, « ça saute aux yeux de votre fils qui n’a que 8 ans, et de votre compagne aussi ! », note-t-il à l’audience.

Pure invention des policiers ?

À la barre du tribunal, Jérôme réfute ces accusations d’attouchement et met en cause les policiers qui l’ont auditionné. Pire, il les accuse d’avoir tout inventé et que les déclarations lors des auditions ne seraient pas les siennes. D’ailleurs, pour lui, il n’aurait jamais été écouté une deuxième fois. « Ils m’ont dit que si je voulais sortir, il fallait que je dise ça et ça. Je n’ai eu aucune atteinte sexuelle sur Cathy. Mais j’ai été violent, je le reconnais. Cela m’arrive de mettre une fessée, une petite tape sur la tête », raconte-t-il. Lorsque le président du tribunal lui présente sa signature en bas du procès verbal, il ne la reconnaît pas. Guillaume Salomon perd patience : « On peut remuer tout ça, mais si vous avez menti, je ne suis pas sûr que vous soyez gagnant ! Dire qu’une audition n’est pas la sienne, en 20 ans de carrière, je n’ai jamais entendu ça ! »

La défense admet qu’il y a « quelques chose qui ne tourne pas rond au niveau de la relation familiale ». Me Mazurek attire l’attention du tribunal sur les propos de Cathy révélés à sa grand-mère, comme quoi elle aurait menti. « Elle n’a pas un comportement normal cette petite… » Dans cette affaire, « c’est parole contre parole », et les faits d’agression sexuelle ne sont « pas caractérisés ». La relaxe est demandée. Auparavant, trois ans de prison et un mandat de dépôt avaient été requis par la substitut du procureur, Amélie Le Sant. Le tribunal rendra sa décision le 7 juillet, à 14 h.

*Le prénom des victimes a été modifié.

Source: Le Phare Dunkerquois

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