Canada | Fillette de 5 ans agressée sexuellement par un jeune garçon à l’école

Des parents vivent un véritable cauchemar depuis que leur fillette de 5 ans a été agressée sexuellement par un garçon de 7 ans dans une école de la Rive-Sud de Montréal. Devant le silence de la Commission scolaire Marie-Victorin et le manque de ressource, ils lancent aujourd’hui un cri du cœur pour que justice soit faite, mais surtout pour que leur enfant puisse obtenir toute l’aide dont elle a besoin.

 

La mère de la jeune victime, qui ne souhaite pas être identifiée, raconte avoir été mise au courant de la situation au cours des derniers mois. Lorsqu’elle a appris que l’inimaginable s’était produit, sa fille avait déjà été agressée à deux reprises sur une période de deux mois.

«Ce soir-là, elle pleurait beaucoup, elle revenait de son spectacle de Noël, soutient Marie (nom fictif), en entrevue sur les ondes de LCN. Lorsque nous l’avons déshabillée, nous avons reconnu du sang dans ses sous-vêtements. Par la suite, compte tenu qu’on insistait, elle a dévoilé les événements qui s’étaient produits dans les toilettes de l’école.»

Rapidement, les parents ont pris contact avec la direction de l’école en plus de faire un signalement auprès de la police et de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). Ils se sont également rendus à l’hôpital.

Même si l’enfant a été en mesure d’identifier son agresseur positivement au moins quatre fois, en photo et en personne, la mère a rapidement senti que l’événement n’était pas pris au sérieux par les autorités scolaires.

«On a émis des doutes, dit-elle. On a dit dans une rencontre: “Est-ce que ça ne serait pas sa perception qui serait erronée?”. Plus tard dans l’enquête, quand on a porté plainte à la commission scolaire, on nous a dit qu’il pourrait s’agir de mémoire induite. Ça veut dire qu’un adulte ou quelqu’un d’autre lui aurait mis cette histoire-là dans la tête.»

Les deux parents n’ont pas compris ces questionnements quant à la version de l’enfant, d’autant plus que du sang avait été retrouvé dans ses sous-vêtements.

«C’est très insultant! s’exclame Marie. On est surtout très démunis, en pleine crise familiale, on est devant une immense machine et on ne se sent ni écoutés, ni compris, ni soutenus au final dans cette situation-là.»

Même si la DPJ a été saisie du dossier, la mère et le père déplorent le manque de collaboration de la direction de l’école, qui aurait, elle aussi, promis d’ouvrir sa propre enquête.

«Ils nous ont dit qu’ils étaient, et je cite leurs mots, sous “l’autorité de la DPJ”, alors que la commission scolaire et la DPJ sont deux entités complètement différentes, relate la maman de la jeune victime. Chacun peut mener son enquête. Tout ce que la DPJ peut demander, c’est que les enfants ne soient pas directement rencontrés pour ne pas contaminer leur témoignage. Ce qui fait sens.»

Silence et inaction

Malgré toutes ces procédures, le présumé agresseur fréquente toujours l’école. Face à cette situation, les parents ont été contraints de retirer leur fille dans le but de la protéger.

«L’agresseur n’a connu aucune sanction jusqu’à ce jour, indique la mère. On a fait les plaintes pour pouvoir maintenir notre enfant à l’école, mais fin janvier, six semaines, voire plus, après les événements, il fallait retourner dans un train de vie normal pour aussi sécuriser notre fille. D’ailleurs, elle pensait qu’elle ne pouvait plus retourner à l’école parce qu’elle avait parlé. Elle pensait que son enseignante ne voulait plus d’elle. On a tout dû défaire ce mode de pensée-là aussi.»

Depuis, la famille est tenue dans le silence. Mais ce qui l’indigne encore plus, c’est que les parents dont les enfants fréquentent le même établissement scolaire n’aient même pas encore été mis au courant de la situation.

«Personne n’est au courant, exprime Marie. On nous a demandés dans la première rencontre de nous taire, de ne rien dire. Nous, on a demandé de rencontrer les enseignants et les personnes du service de garde impliqués dans le but de pouvoir protéger notre fille, si elle devait retourner à cette école-là.»

L’école a plutôt décidé de mobiliser le personnel pour que la victime soit surveillée en tout temps.

«On a essayé de faire confiance, dit la mère. Notre fille est retournée à l’école. Sauf que le soir, lorsqu’elle est revenue de l’école, elle nous a dit avoir croisé son agresseur dans la cour et qu’elle avait eu extrêmement peur.»

Soutien

Plusieurs mois après l’agression, la fillette a finalement commencé sa thérapie grâce à un organisme spécialisé en la matière référé par la DPJ. Les parents ont également eu droit à quelques rencontres de soutien, mais ils estiment que ce n’est pas suffisant.

«Notre fille a de grandes séquelles au niveau du sommeil, relate la mère. Elle a des angoisses importantes. On essaie d’avoir des services en pédopsychiatrie et on n’arrive pas à en avoir. L’équipe de santé mentale du CLSC non plus ne peut pas nous en offrir pour l’instant.»

Aujourd’hui, Marie lance un appel aux parents qui auraient vécu la même situation qu’elle et son conjoint dans le but, notamment, d’échanger des trucs et des conseils pour mieux savoir comment mieux réagir devant un tel drame.

Toute personne qui veut entrer en contact avec la famille peut communiquer avec notre journaliste Jean-François Guérin par courriel, via Twitter ou via la page Facebook de notre émission «Le 9 heures».

Source : tvanouvelles.ca

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