Canada – Caraquet | Deux ans de prison pour détention et diffusion de pédoporno

Jonathan Laplante passera les deux prochaines années de sa vie en prison. Telle est la peine prononcée jeudi en cour provinciale de Tracadie. Il lui était reproché d’avoir, en 2013, détenu et distribué des images pédopornographiques sur le web.

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«Ma sentence doit refléter l’horreur, le dégoût et la répugnance que la pornographie juvénile inspire à notre société.»

C’est en ces termes que le juge Camille Vautour a justifié sa décision, jeudi après-midi, à la cour provinciale de Tracadie, dans l’affaire incriminant Jonathan Laplante.

Ce jeune homme de Caraquet a été condamné à deux ans et un jour de prison pour avoir eu en sa possession et diffusé, via les réseaux sociaux, des images et vidéos pornos mettant en scène des enfants. Les enquêteurs avaient retrouvé 6500 photos et une vingtaine de films sur son ordinateur.

Lors de son procès, qui s’est tenu le 28 janvier, il avait plaidé coupable.
Son avocat, Me Serge Robichaud, avait assuré que son client, victime d’intimidation à l’école quand il était adolescent, n’était nullement attiré sexuellement par les enfants.

Selon la défense, il avait agi de la sorte, de mai à octobre 2013, dans le but de se faire des amis virtuels et répondait uniquement à leur demande.

«Être valorisé par des pédophiles n’a rien d’astucieux», a souligné le juge, mardi.

La peine imposée correspond à celle réclamée par l’avocat de la Couronne. Me Pierre Gionet avait insisté sur les conséquences de la pornographie juvénile sur les enfants. Un argument qui a fait mouche auprès du magistrat.

«La possession et la diffusion de ce genre d’images en stimulent la production et accroissent le risque d’exploitation sexuelle d’enfants.»

Au cours de l’audience, la semaine dernière, des photos découvertes sur l’ordinateur de Jonathan Laplante avaient été montrées au juge Vautour. Il a confié, jeudi, combien elles l’avaient perturbé.

«J’ai entendu des cas horribles dans ma carrière. J’ai vu des bagarres, des victimes mutilées. Je ne me laisse pas facilement impressionner, mais ces images m’ont vraiment troublé.»

L’accusé était poursuivi pour deux chefs: la possession et la diffusion de documents pédopornographiques. Pour le premier, il écope d’un an de prison et pour le second de deux ans et un jour. Ces deux peines seront concomitantes.

Au vu de la durée de son incarcération, il les purgera dans un pénitencier fédéral, et non dans une maison d’arrêt provinciale. Le verdict est assorti de restrictions.

Pendant les trois prochaines années, Jonathan Laplante a interdiction de fréquenter tout lieu public dans lequel se trouveraient des jeunes de moins de 16 ans et d’exercer un emploi qui le mettrait en rapport avec des filles et des garçons de cette tranche d’âge.

Il ne peut également se servir d’internet à titre privé. Seule une utilisation dans un cadre professionnel pendant ses heures de travail et sur son lieu d’emploi lui est permise. Son nom figurera enfin dans le fichier des délinquants sexuels.

Le mandat de dépôt a été prononcé. Aussitôt le verdict énoncé, les shérifs ont emmené Jonathan Laplante, direction un pénitencier de Nouvelle-Écosse.

Il y passera plusieurs mois au cours desquels sa dangerosité sera évaluée.
Il sera ensuite transféré dans un autre centre où il restera emprisonné jusqu’en 2018.

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