Gourdon | Un pédocriminel récidiviste devant le tribunal de Cahors

Un habitant de Gourdon a été jugé en comparution immédiate ce mercredi 10 juillet 2019 par le tribunal de Cahors, pour des faits de pédophilie.

Une comparution immédiate s’est déroulée ce mercredi 10 juillet 2019 au tribunal de Cahors. (©DR)

G. habite Gourdon. Il s’est fait arrêter lundi 8 juillet 2019 pour détention et diffusion d’images pornographiques mettant en scène des filles mineures et pour corruption de mineures via les réseaux sociaux. La prévention concerne la période du 29 avril 2019 au 26 juin 2019.

Sur internet, G. a croisé la route d’un gendarme qui se faisait passer pour une enfant de 12 ans. Et s’est fait attraper…

Il a été jugé selon la procédure de comparution immédiate ce mercredi 10 juillet 2019 par le tribunal de Cahors.

Un millier de photos pornographiques sur son ordinateur

En début de semaine, afin de l’interpeller, les gendarmes se sont rendus au domicile gourdonnais de G. Son ordinateur a été saisi. Les enquêteurs ont retrouvé dessus un millier de photos à caractère pornographique mettant en scène des mineures.

Placé en garde à vue, G. a tout reconnu. Il a reconnu avoir détenu et échangé des centaines d’images avec d’autres pédophiles. Il a reconnu avoir envoyé des photos de son sexe à des mineures. Des filles de 12 ans, avec qui il chattait, lui ont envoyé des photos d’elles nues. Il a reconnu avoir fait des propositions sexuelles à ces mineures.

Ce n’est pas la première fois que G. se fait attraper pour des histoires de pédophilie. Yves Ravallec, président du tribunal, fait remarquer que son casier est « déjà bien fourni avec des faits du même type ». G. a été condamné pour exhibition sexuelle en 2017, pour corruption de mineures sur internet en 2009 et 2015, pour une agression sexuelle sur une enfant de 9 ans en 2004. G. est suivi par la justice et d’un point de vue médical.

G. décide de suivre un traitement de castration chimique à base d’Androcur courant 2018 (un implant au niveau du ventre efficace pendant 3 mois). Tout se passe bien, il n’a plus de pulsions sexuelles pédophiles. Lorsqu’il apprend que ce médicament pourrait être à l’origine de tumeurs au cerveau, il prend peur et décide de changer de traitement. On lui prescrit alors des comprimés. Qu’il arrêtera de prendre fin janvier 2019. La situation va alors dégénérer… Les pulsions reviennent. On connaît les conséquences.

Bien évidemment, G. ment au médecin qui le suit en lui assurant qu’il prend toujours son traitement.

« Une double personnalité en moi »

« Je cherche à comprendre. C’est comme une double personnalité en moi. Il y a cette personne qui me dit « Vas-y, fais-le ». Je n’arrive pas à la maîtriser. Cette personne-là au fond de moi est plus forte que la gentille. Après avoir fait ces choses, je le regrette. L’erreur vient de moi. J’ai menti, j’aurais dû me confier. Si je n’avais pas arrêté le traitement, je ne serais pas là » explique G. au tribunal.

Lorsque le président lui demande ce qu’il ressent, G. répond « Du dégoût ».

G., 45 ans, a un travail et un logement. Il a deux enfants qu’il ne voit plus.

Mandat de dépôt

Frédéric Almendros, procureur de la République, n’y croit plus. Il ne croit plus à cette histoire de double personnalité – « C’est du cinéma ! » – et se pose des questions sur l’utilité de la justice.

« Il y a eu trois sursis mise à l’épreuve depuis 2002. Une information judiciaire a été ouverte en 2015. À quoi sert la justice aidante, compréhensive ? Après il y a quoi ? La justice sanction. Chaque dossier est défendable, mais ici il n’y a pas de points positifs. Ce dossier me glace. Il y a tous les symptômes du futur passage à l’acte. Je me dis que demain, on va le retrouver dans cette salle parce qu’il aura violé une gamine. »

Le procureur demande une peine de cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt.

Me Laurent Belou, avocat de la défense, pose la question de l’après-prison.

« On sait qu’il n’arrive pas à gérer ses pulsions. Il n’y arrivera jamais. Il est tellement profond ce mal, ce cancer. La seule solution, c’est la castration chimique. C’est la seule solution acceptable au mal dont il est atteint. Au-delà de la peine d’emprisonnement, car il n’y a pas d’autre solution, cette détention n’est pas suffisante. La société sera momentanément protégée, mais il va ressortir. Seule une prise en charge avec des médicaments pourra nous rassurer. Qu’on puisse lui imposer cette castration chimique pour qu’il puisse aller au-delà de ses démons. »

G. a été condamné à 4 ans de prison ferme avec mandat de dépôt*. À sa sortie de prison, sera mis un suivi socio-judiciaire avec obligation de soins (castration chimique) et interdiction de fréquenter des mineurs.

 

* Le prévenu dispose d’un délai de 10 jours pour faire appel

Source : actu.fr

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