Cahors | La petite venait suivre des cours d’Anglais… il prend 6 mois avec sursis

Agression sexuelle. La petite venait suivre des cours d’Anglais…

Le 14 septembre 2017, celui que nous appellerons Johnny était poursuivi devant le tribunal correctionnel de Cahors, pour « agression sexuelle » imposée à une adolescente de moins de 15 ans.

D’origine britannique, Johnny, 61 ans, retraité, en impose avec son embonpoint.

Il ne parle pas le français. Il est assisté d’une interprète.

Le président Vincent Ramette demande au prévenu :

– « Vous avez bien compris ce qui vous est reproché ? »

– « Yes ! » répond Johnny.

– « Reconnaissez-vous avoir commis des actes répréhensibles à l’encontre de cette personne ? » poursuit-il.

– « No ! » lâche-t-il, d’une voix tonitruante.

L’adolescente prenait des cours d’Anglais au domicile de Johnny, que donnait son épouse, âgée de 79 ans.

Durant près de quatre ans, les cours ont eu lieu une fois par semaine, en moyenne. Tout semblait se passer au mieux lorsqu’en avril 2016, la jeune fille dénonce des agressions sexuelles, qu’elle aurait subies.

C’est au moment où elle se retrouvait seule que Johnny en aurait profité pour lui caresser la poitrine et le bas du dos.

Les attouchements seraient survenus à six reprises. Alors que le président évoque les faits reprochés au prévenu, celui-ci fait état de parties de ping-pong avec la victime.

Il indique que celle-ci est venue en dehors des cours, avec des cousins et des copines. « Pourquoi serait-elle revenue si elle avait été agressée ? » observe Johnny.

Le président ramène le prévenu aux liens de la prévention et fait état de déclarations « très précises » de la victime.

Le prévenu considère qu’il s’agit d’histoires d’adolescentes qui se sont montées la tête.

Johnny s’emporte en faisant remarquer que son accusatrice a arrêté l’équitation, qu’elle aurait changé d’établissement scolaire.

Il ajoute : « vous trouvez ça normal ? Si quelque chose la dérangeait, elle aurait pu s’en aller ! »

Dans un premier temps l’adolescente n’aurait pas réussi à se confier à sa mère et serait passée par sa belle-sœur.

En entendant cela, Johnny renchérit : « vous ne pensez pas qu’on lui a forcé la main ? »

Le président rétorque : « il n’y a aucun élément en ce sens ! »

Vincent Ramette s’intéresse ensuite au penchant pour l’alcool dont serait affecté Johnny. « Je suis perturbé par les poursuites, c’est pour cela que je bois du vin rouge, avant ce n’était pas le cas ! » s’emporte le prévenu.

« Peut-être qu’une fois je me suis amusé avec la fermeture éclair de sa veste » confesse Johnny.

Il explique que c’est parce que ce jour-là, il faisait chaud et que la petite était trop habillée. « Ah, une autre fois, elle s’est assise sur mes genoux, mais pas plus ! » ajoute encore Johnny, en précisant qu’à chaque fois, c’était pour jouer.

Maître Thierry Chevalier, avocat de la victime, salue la démarche des parents, qui sont intervenus efficacement. Il demande au tribunal de trouver les limites pénales des agissements de Johnny.

« La règle pénale doit être rappelée de manière claire et nette ! » affirme-t-il.

Il demande 800 € au titre du préjudice moral pour chacun des parents et 2000 € pour la victime ; une somme qui resterait sur un compte bloqué jusqu’à sa majorité et 600 € pour frais d’avocat.

« L’adolescence, c’est le printemps de la vie et quand le gel frappe cela peut avoir des conséquences dramatiques ! » s’exclame Frédéric Almendros, Procureur de la République.

Le magistrat estime que les déclarations de la victime sont crédibles face à la dénégation du prévenu.

À ses yeux, ce dernier est coupable et il demande condamnation à 6 mois de prison avec sursis.

Pour sa part, le prévenu qui n’a pas pris d’avocat déclare : « je suis convaincu de ne rien avoir fait de mal ! »

Le tribunal a suivi les réquisitions du Ministère Public, dans leur intégralité.

Hurlement de l’épouse du prévenu qui dans la langue de Shakespeare proteste véhémentement d’un tel jugement !

Le prévenu dispose de dix jours pour faire appel.

JEAN-CLAUDE BONNEMÈRE

Source : Actu fr

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