Caen | Un prédateur qui chassait sur internet piégé par la police, 36 mois avec sursis

Le 25 avril 2017, un homme dissimulé derrière le pseudonyme d’Alban31 contacte une fillette de 12 ans sur un site internet.

Très vite, malgré son âge, il lui demande si elle a un petit copain puis, passe la vitesse supérieure et entame une conversation axée sur le sexe :

« Tu aimes le plaisir ?

Tu te caresses parfois ?

Tu veux apprendre ?

Tu peux tout me dire tu sais…»

Face à la réticence de la jeune fille, Alban31 insiste :

La vie est belle, il faut en profiter mais chut ça reste entre nous.

Moi je suis un adulte.

Je te forme, ne te gêne pas avec moi.

T’aimerais bien qu’on se rencontre ?

Il lui demande ensuite son compte Skype, lui envoi la photo de son sexe, puis des vidéos pédopornographiques en lui demandant de dire à ses parents de lui acheter un smartphone.

Emma était en réalité un personnage fictif, créé par les enquêteurs de la cyber patrouille de lutte contre la pédo-pornographie, au sein de la Section de recherche de la gendarmerie de Caen.

Ils remontent jusqu’à Gérard*.

C’est cet ingénieur à la retraite de 67 ans, domicilié dans un petit village du sud Manche, qui se cachait derrière Alban31.

Lors de la perquisition à son domicile, de nombreuses images et vidéos pédo-pornographiques sont retrouvées dans son ordinateur.

Elles mettent systématiquement en scène des préadolescentes de 11 ou 12 ans.

Devant ces révélations, la famille de ce père et grand-père est effarée.

Gérard a été jugé devant le tribunal correctionnel de Caen, mardi 21 novembre. Il explique cette dérive par son « impuissance » et raconte :

Après ma retraite, je suis tombé sur des sites et c’était l’engrenage.

Ce n’était que du dialogue virtuel, comme si je jouais un rôle.

C’était devenu comme une maladie.

Je me levais même à 6 h du matin pour y aller mais jamais je ne serai passé à l’acte.

Ça me dégoûte.

« Dans la réalité c’est de la violence pédo-pornographique, sursaute le président du tribunal, Christophe Subts.

On est dans la destruction de sa proie.

Vous jouez au professeur et son élève.

Vous avez un comportement pervers ».

L’examen psychiatrique du prévenu révéle une personnalité névrotique et refoulée, mais sans anomalie mentale.

« Il aurait pu être dangereux s’il n’avait pas été intercepté », précise le médecin qui l’a examiné, dans son rapport.

Le parquet parle d’un « jeu pervers, avec la volonté de corrompre des mineures pour assouvir son instinct » et requiert à son encontre une peine mixte de 36 mois de prison dont 24 mois avec sursis et mise à l’épreuve.

Le prévenu qui dit se soigner depuis les faits et ne plus aller sur internet déclare s’adonner désormais aux mots croisés, jardinage et au bricolage.

Il écope finalement de 36 mois totalement assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve et d’une amende de 3.000 €.

Il devra se soigner, ne pas entrer en contact avec des mineurs et ne pas exercer d’activité même bénévole en rapport avec les mineurs.

Le tribunal prononce son inscription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).

*Prénom d’emprunt.

Source : Actu

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