Caen | Le pédocriminel agressait 2 fillettes sous les yeux de leur mère pendant un an

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La mère était au courant du calvaire que son ami faisait subir à ses filles et y participait
Ses deux filles, âgées de 5 et 7 ans, ont subi des agressions sexuelles pendant une année près de Caen. Plusieurs centaines de photos pédopornographiques ont été retrouvées. L’agresseur, un ami de leur mère, s’est suicidé au début de l’enquête. La mère était jugée pour ne pas avoir dénoncé ces faits

Une femme de 45 ans a été condamnée mardi 14 février 2023 à 18 mois de prison dont 12 avec sursis pour n’avoir pas dénoncé des faits d’agressions sexuelles sur ses deux filles.

Elle était poursuivie pour « non-dénonciation d’agressions ou d’atteintes sexuelles infligées à des mineures ». Les faits se seraient déroulés entre l’été 2020 et octobre 2021, à Hérouville Saint-Clair, dans la proche banlieue de Caen. Elle prenait des photos de son ami en train d’agresser ses deux fillettes de 6 et 8 ans.

Près de 700 « photographies pédopornographiques » ont été retrouvées par les enquêteurs dans des téléphones et des ordinateurs. Elles mettent en scène principalement un homme et deux fillettes âgées de 5 et 7 ans.

À l’été 2020, cet homme, un ami de la mère des deux filles, venait à leur domicile à Hérouville-Saint-Clair, près de Caen (Calvados), régulièrement et :

« Allait dans leur chambre à l’heure du goûter ».

Il leur faisait prendre des poses sexualisées, et commettait des attouchements et des agressions sexuelles qu’il prenait ou faisait prendre en photo. Cela va durer pendant une année.

La mère est témoin de scènes à plusieurs reprises, mais ne dit rien. Elle parle pour la première fois à une éducatrice qui travaille pour le département du Calvados à l’automne 2021 alors qu’elle est convoquée par la gendarmerie.

En effet, l’homme est soupçonné de plusieurs agressions sur quatre mineurs, dont les deux fillettes.

Rapidement après le signalement du département, en octobre 2021, les fillettes sont placées. Elles le sont toujours aujourd’hui et présentent des traumatismes importants. L’homme, lui, se donne la mort au début de l’enquête.

La mère est poursuivie pour la non-dénonciation de ces agressions.

Lorsque le procureur prend la parole pour qualifier la prévenue de « mère indigne », il souligne qu’il modère ses propos. Pour lui, il y a corruption de mineures.

« Au lieu de signaler les faits, elle laisse les choses s’amplifier et va jusqu’à y participer ».

« J’étais sous son influence, explique-t-elle d’une toute petite voix à la barre. J’avais peur que si je parlais, les filles me soient retirées. »

Pourtant, un an après le début des attouchements et des agressions, l’homme ne revient plus au domicile familial.

« J’avais trouvé un copain, explique la mère. Alors il ne venait plus chez moi. »

La présidente du tribunal interroge :

« Vous protégez votre vie privée, mais vous ne protégez pas vos filles ? »

L’avocate de la partie civile estime que :

« L’influence est donc toute relative ».

Au-delà de la non-dénonciation, le tribunal se pose aussi la question de la participation de cette femme à ces scènes sexuelles.

« Vous êtes sur plusieurs photos ? Vous souriez ? Pourquoi ? », demande l’avocate de la partie civile.

Sur certaines photos, on la voit sourire.

« Je ne peux pas l’expliquer », répond-elle.

Il résume :

« Elle participe, facilite et le conforte dans ses travers. Ce sont trois ans de prison qui sont encourus ».

Selon son récit, la mère devait prendre des photos. Sur certaines, le sexe de Bruno est très proche des bouches des fillettes. Elle le masturbait à sa demande et disait aux filles de photographier.

Ces clichés sont nombreux et extrêmement choquants. On y voit madame dévêtue y participer activement.

Le procureur, Jean-Pierre Triaulaire, parle dans ces réquisitions d’une :

« Mère indigne. Elle a laissé ses filles en pâture, même les animaux ne font pas ça, ils protègent leur progéniture. »

Il requiert la peine maximale pour ces faits, trois ans de prison dont deux ans ferme.

L’avocat de la défense parle, lui, d’une femme :

« Très seule, victime de violences. Cet homme était un pervers, c’est le grand absent de ce procès », souligne-t-il.

Cette femme âgée de 45 ans est condamnée à 18 mois de prison, dont un an avec sursis. Elle fera ses six mois sous bracelet électronique.

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