Brest | Un trentenaire condamné à six mois de sursis pour corruption de mineurs
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 06/09/2022
- 13:28
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Pour celui qui se surnomme « dieu du stade » sur des sites de rencontre, la réalité fait tomber du ciel.
Le trentenaire qui se présente à la barre du tribunal judiciaire de Brest, ce lundi 5 septembre 2022, n’a rien d’un athlète, paraissant au contraire recroquevillé sur lui-même.
La mise classique, il chuchote ses réponses au point que la greffière lui demande de hausser le ton.
Le clavier de l’ordinateur devient dès lors un exutoire, par où il s’affirme irrésistible à celles qu’il attire sur le Net.
Le piège se mue en délit quand elles sont mineures. C’est l’objet de la présente affaire.
Dans l’hôtel qui l’employait en qualité de réceptionniste, ses conversations sur un site, photo à l’appui, sont surprises par un collègue, « choqué par ce genre de choses ».
Alors qu’une jeune fille demande au tchateur « T’es pédophile ? », il répond : « Non, juste amoureux de toi ! ».
Et quand elle lui répond : « Moi aussi », « dieu du stade » précise : « Il faut juste attendre que tu aies 18 ans ».
Cet échange prouve la qualité de mineure de l’interlocutrice appréciée par le tribunal au regard d’autres écrits plus licencieux.
C’est ce que relève le président Christophe Subts face au prévenu qui s’emploie à minimiser sa responsabilité en répétant :
« Je ne pensais pas qu’elle était mineure ».
Le magistrat poursuit alors la lecture de la conversation enregistrée :
« Tu tchates avec d’autres vieux ? »
…Et là, plus de réponse.
Les risques de « l’anonymat des écrans »
« Je m’invente en fait une autre vie »,
convient finalement le dieu déchu au terme du rappel de son expertise psychiatrique.
Le rapport décline des troubles en lien avec les faits, en mentionnant un avertissement judiciaire en 2018 pour une exhibition sexuelle.
« Plus jeune, j’étais trop moche pour les filles.
Je n’attirais pas leur regard »,
lâche-t-il.
Estimant que le prévenu « se cache derrière l’anonymat des écrans », la représentante du parquet, Solène Briand, requiert un emprisonnement de six mois avec un sursis probatoire de deux ans, ainsi qu’une interdiction d’activités en contact avec les mineurs pendant cinq années.
En défense, Me Ronan Appéré aborde ce « dossier épineux », en insistant sur une procédure uniquement « fondée sur des soupçons pour celui qui dit s’être adonné à un jeu de rôles ».
Pointant ainsi les failles du dossier, le plaideur sollicite la relaxe.
La juridiction répressive opte plutôt pour la peine réclamée par le ministère public.
Le vrai nom de l’homme en quête de paradis glauques dans un univers virtuel sera désormais inscrit sur le Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais). Pour celles qui s’y perdent inconsciemment, l’enfer est réel.
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