
Bondy | Un infirmier mis en cause par une mineure
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 24/01/2025
- 22:56
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Dans son journal intime, l’adolescente livre le récit de cette nuit du 15 au 16 décembre.
Dans un enregistrement clandestin, dont Le Parisien a pris connaissance, une médecin affirmait au lendemain des faits que la jeune fille pourrait avoir « mal interprété » les soins.
C’est un journal intime d’adolescente en apparence des plus banals.
De son écriture ronde et régulière, Barbara (son prénom et ceux de ses parents ont été changés), 15 ans, évoque ses proches avec une myriade de superlatifs.
Christine, sa « super maman » de 34 ans, Jean, son beau-père de 40 ans, qu’elle appelle « papa », sa cadette et son benjamin, avec qui elle a quitté, deux ans plus tôt, son village natal à l’Île Maurice pour s’installer en France.
Mais les petits cœurs griffonnés au stylo bic laissent rapidement place à un récit glaçant.
Son écriture, si appliquée, se recroqueville.
Dans un français tout aussi châtié, mais parfois lesté de fautes d’orthographe, Barbara raconte « le calvaire » qu’elle aurait vécu quelques semaines plus tôt à l’hôpital Jean-Verdier (AP-HP), à Bondy (Seine-Saint-Denis).
C’est dans sa chambre des urgences pédiatriques qu’elle aurait été violée et agressée sexuellement par un infirmier, dans la nuit du 15 au 16 décembre.
Cet homme de 37 ans, en poste depuis plusieurs années dans cet établissement de l’AP-HP, a été interpellé sur son lieu de travail le lendemain soir.
Après sa garde à vue, il a été mis en examen et placé en détention provisoire.
Dans son journal intime, Barbara raconte s’être noyée dans le travail, en seconde générale, pour combler ses lacunes. Souvent jusqu’à 3 heures du matin.
Jusqu’à ce dimanche soir du 14 décembre, où, à bout de forces, elle fait une crise d’angoisse massive, qui la conduit droit aux urgences pédiatriques.
La première nuit à l’hôpital, avec Jean à son chevet, se passe bien.
« Le lendemain, elle retrouve un peu le sourire. L’hôpital est accueillant. Les clowns hospitaliers la réconfortent », salue le beau-père, rencontré ce mardi.
Confiants, les parents de l’adolescente décident de la laisser seule la nuit suivante, avant sa sortie prévue le lendemain.
Mais au moment de s’endormir, elle refait une crise d’angoisse, « d’après ce qu’on m’avait dit », précise Barbara dans son journal.
Une possible soumission chimique ?
Une quinzaine de minutes plus tard, l’infirmier de nuit se présente dans sa chambre et lui fait une injection d’Atarax, un antihistaminique aux propriétés anxiolytiques et sédatives.
Barbara affirmera dans son journal que l’infirmier aurait « surdosé » le produit dans la seringue.
« Je le sais parce que le vautour (NDLR : c’est ainsi qu’elle décrit une aide-soignante portant des lunettes et qui ressemble à un oiseau) me l’a dit. J’étais un cadavre ! J’avais plus de forces ! » relate-t-elle.
De quoi faire craindre aux parents de Barbara une potentielle soumission chimique de leur fille.
Toute la nuit, l’infirmier aurait, selon le récit de la jeune fille, multiplié les allées et venues dans sa chambre, seul, « prenant pour excuse de redresser les électrodes ».
Il l’aurait déshabillée, la laissant « toute nue sur le lit », avant de la vêtir « après environ cinq minutes d’une blouse hospitalière ».
« Il me serrait contre lui et gardait ses mains sur mes hanches », écrit-elle.
Elle raconte un autre épisode, au cours duquel il lui aurait « touché la poitrine » et aurait « avancé [sa] culotte ».
À au moins trois autres reprises, l’infirmier aurait encore agressé sexuellement l’adolescente dans des conditions similaires.
Barbara raconte avoir ensuite entendu l’infirmier baisser « son pantalon ».
Il lui aurait alors « fait attraper sa partie intime » d’une main et il lui aurait fait faire « des mouvements bizarres », « à plusieurs reprises ». Puis il lui aurait imposé une fellation.
Aux protestations de la jeune fille, l’infirmier aurait répondu par des ricanements en projetant le faisceau de sa lampe torche vers son visage.
« Je voulais informer mes parents, mais il m’avait pris mon téléphone ! » dénonce Barbara.
Elle affirme qu’elle n’a pas non plus pu donner l’alerte, car elle ne retrouvait pas ses lunettes, sans lesquelles elle est « aveugle ».
Elle accuse l’infirmier d’avoir en outre remonté la barrière de son lit afin de l’empêcher de s’en extraire.
Quand son beau-père arrive, le lendemain matin vers 9 heures, il trouve Barbara prostrée dans son lit.
« Elle tremblait, elle était terrorisée », raconte Jean.
Choqué après avoir écouté le récit de sa belle-fille, le quadragénaire prévient le personnel soignant.
« Ma fille ne ment jamais. Elle a utilisé des mots qu’elle ne peut pas avoir inventés », insiste Christine, qui dit avoir éduqué sa fille de façon « très pieuse », « droite » et « stricte ».
Quand la médecin de jour se présente, plus d’une heure après sa dénonciation des faits, Jean a le réflexe d’enclencher le dictaphone de son téléphone.
Dans ce document sonore, qui n’a pas encore été transmis à la justice, et dont Le Parisien a pris connaissance, la médecin explique avoir étudié les transmissions interéquipes, ce résumé des soins pratiqués pendant un service.
La médecin soutient que l’infirmier était systématiquement accompagné de l’aide-soignante dans la chambre de Barbara.
Il n’était donc pas seul, affirme-t-elle, lorsqu’il lui a réglé les électrodes sur la poitrine et le ventre toutes les trois heures, comme le prévoit le protocole.
L’infirmier, explique la praticienne, lui a bien fait une injection d’Atarax « sur prescription du médecin », alors qu’elle était en proie à une « crise d’angoisse assez impressionnante », ce que la jeune fille conteste aussi.
« Quand on est sous l’emprise de ce médicament-là, on ne se rappelle pas forcément ce qu’il se passe le lendemain et on peut mal interpréter certaines choses. C’est possible », lâche la mère sous les sanglots de Barbara.
Dans son journal, la jeune fille se dit « traumatisée » et « dégoûtée » de ne pas avoir été crue par le personnel soignant.
« Une infirmière m’a dit que ma fille avait halluciné », enrage Christine.
Le couple, particulièrement vulnérable, redoute que le Goliath hospitalier ne fasse bloc contre leur version.
« Nous sommes sans-papiers. Cet infirmier le savait puisque nous bénéficions de l’AME (l’aide médicale d’État). Peut-être pensait-il que je n’oserais pas porter plainte. Mais au contraire, la première chose que j’ai dite aux policiers, c’est : Je n’ai pas de papiers, mais s’il vous plaît, protégez mon enfant ! »
L’agresseur présumé a-t-il fait d’autres victimes ?
Cette question hante la famille, qui espère que la justice fera son travail et que leur témoignage permettra à d’autres victimes éventuelles de se manifester.
Contactée, l’AP-HP indique que « le professionnel concerné n’a fait l’objet d’aucun signalement en interne ».
Pour le reste, l’établissement public « ne commente pas une procédure judiciaire en cours ».
Aujourd’hui, Barbara « a peur de l’hôpital », un lieu où les patients sont pourtant censés se sentir en sécurité.
« Les flash-back reviennent souvent. Elle s’isole à chaque fois. Nous sommes brisés. »
Contactés, leurs avocats, Mes Alexandre Lobry et Laura Abecassis, n’ont pas souhaité s’exprimer sur un dossier couvert par le secret de l’instruction.
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