Blois | Un septuagénaire condamné à huit mois ferme en son absence, pour agression sexuelle sur une fillette de 5 ans

Dans la voiture, papy m’a demandé la couleur de ma culotte et il m’a dit de l’enlever. Après il m’a touché la zézette avec les doigts… ». Voilà les confidences glaçantes que recueille un jour de juin 2015 le père de Léa (prénom modifié), un petit brin de fille de 5 ans.

Séparé de la maman, le père en fait part aussitôt à son ex-compagne et l’incite à déposer plainte. Jean, le papy en question, âgé de 78 ans à l’époque des faits, est en fait l’ami de la maman de Léa.

Un retraité qui s’occupe souvent de la petite fille notamment pour les trajets à son école.

Interrogé par les enquêteurs, Jean crie aux sornettes et se dit victime d’un complot.

Il assure que la maman de la petite fille a des dettes envers lui et qu’elle manipule son enfant pour lui créer des ennuis.

Or, depuis la scène de la voiture, l’enfant a l’humeur bien changeante.

Elle devient triste, agressive et se livre à des séances de masturbation inquiétantes au point que son enseignante déclenche une information préoccupante auprès de l’Éducation nationale.

Comme le veut la procédure, Léa est entendue par les gendarmes et, à l’aide d’une peluche reproduit les gestes déplacés de Jean.

Un psychologue atteste d’un comportement sexualisé post-traumatique à des actes de violences intimes.

Convoqué mercredi devant ses juges, Jean s’est fait porter pâle à l’audience.

Pour les magistrats, la barre vide signerait presque un aveu.

Le président du tribunal, Denys Baillard, lit les dépositions du prévenu qui soutient contre vents et marées n’avoir eu aucun contact avec la petite fille.

« Il dit même que c’est elle qui voulait lui montrer sa culotte, note le président.

Il a fait l’objet de deux expertises : l’une d’elles précise que la honte peut être un vecteur de la négation. »

Pour Me Aurore Douady, en charge des intérêts de la petite victime, les déclarations concordantes de Léa ne laissent pas de place au doute :

« Elle a raconté ce qu’elle a subi à ses parents comme aux gendarmes sans changer de version.

Lui clame que cette histoire ne l’empêche pas de dormir.

Il n’a aucune empathie pour la petite fille. »

L’avocate rajoute que l’enfant avait peur de lui et qu’il apparaissait dans ses dessins comme un homme avec de grandes dents.

L’analyse psychanalytique du Petit Chaperon rouge dévoré par le loup n’est pas bien loin…

« L’absence du prévenu nous laisse une désagréable impression.

Il n’est pas là, il n’assume pas, relève le vice-procureur, Jean Demattéis, requérant dix mois ferme.

Il parle de complot, mais, à 5 ans, est-ce possible ?

Je regrette qu’il ne soit pas là pour qu’il entende que c’est un menteur ! »

Le tribunal a condamné le prévenu à huit mois de prison ferme assortis d’une inscription au fichier des auteurs d’agressions sexuelles.

Et devra verser 1.500 € de dommages et intérêts à sa petite victime.

Source : La Nouvelle République

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