Blois | Seulement 4 de prison ferme pour plusieurs abus sexuels sur mineurs

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Le retraité s’en prenait aux adolescentes
Un homme de 73 ans a comparu mardi dernier pour répondre d’agressions sexuelles commises à Blois et une commune des environs.

La présidente, Maggy Deligeon, a rappelé que l’affaire a commencé en décembre 2019 par un signalement de l’Éducation nationale au procureur de la République au sujet d’une adolescente de 16 ans qui a dénoncé le comportement du mari de son assistante familiale. Lors d’une visite, l’homme l’avait entraîné dans une cabane de jardin où il lui avait imposé des attouchements.

Pétrifiée, la jeune fille s’était ensuite confiée à ses proches. Sa petite sœur avait alors indiqué avoir subi le même traitement à l’âge de 8 ans, 3 ans plus tôt.

Les deux sœurs ont confirmé leurs propos aux gendarmes en février 2020. Dans la foulée, la petite fille du suspect s’est également confiée aux enquêteurs expliquant avoir été agressée vers l’âge de 9 ans. Depuis, elle a refusé de revoir son grand-père. Ce dernier a été entendu en garde à vue.

Dans les semaines qui ont suivi, d’autres révélations sont intervenues notamment celles d’une jeune femme qui avait été confiée à l’épouse du prévenu en 2006. Le mis en cause l’avait embrassée de force alors qu’elle était âgée de 15 ans.

La fille aînée de son épouse a elle aussi dénoncé l’homme pour des baisers sur la bouche. Enfin, une autre plainte a été déposée par sa nièce née en 1977 ce qui a entraîné une seconde garde à vue.

Devant les gendarmes, le septuagénaire a globalement tout nié et dénoncé « un complot de menteuses ». À la barre, le retraité très nerveux ne tient pas en place.

« C’est ma femme qui a demandé le divorce et qui cherche à me nuire ! Les gendarmes m’ont fait signer un PV avec des déclarations différentes. Combien ma femme les a-t-elle payé ces gens-là ? »

Puis le septuagénaire reproche à sa nièce d’avoir commencé à l’embrasser.

« Je ne suis qu’un être humain, si on commence à me taquiner. »

Puis il en vient à l’adolescente agressée en 2006.

« Elle était d’accord pour que je l’embrasse. »

Mais le retraité, qui n’a pas d’antécédents judiciaires, nie catégoriquement avoir touché les deux sœurs qui l’ont dénoncé en premier. Certaines des plaignantes présentes ont pris la parole.

« Il n’y a pas de contrôle »,

lance celle-ci.

« J’espère qu’il n’a pas touché à mes enfants »,

confie cette autre victime.

« Qu’il arrête de traiter mes filles de menteuses ! »

proteste la mère des deux adolescentes.

« Sa nièce comme proie »

« Il a considéré sa nièce comme une proie, il n’a pas le cran d’admettre »,

déplore Me Florence Devouard. Les avocats décrivent le retentissement des agressions en particulier l’anxiété permanente des victimes.

« Je me demande ce qui est le plus grave : les faits reprochés ou le comportement du prévenu à la barre ? Les deux s’ajoutent »,

déplore le procureur Frédéric Chevallier, qui requiert une peine de 2 ans d’emprisonnement dont 18 mois avec sursis probatoire pour cette série de cinq agressions sexuelles.

Me Schéhérazade Bougrara, en défense, estime que le parquet « schématise » :

« Si mon client était un prédateur il y aurait bien plus de victimes, les faits reprochés se déroulent sur une période de 17 ans. »

Le tribunal a déclaré le retraité devenu beaucoup plus calme « coupable du tout » et lui a infligé 18 mois de prison dont 14 avec sursis probatoire comportant une obligation de soins pendant deux ans. Son nom sera inscrit au fichier des auteurs d’infractions à caractère sexuel.

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