Blois | A 28 ans, il consultait et échangeait des contenus pédopornographiques

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Pédocriminel En liberté

Alerté d’une future convocation à la police, le prévenu « a tout supprimé » sur sa tablette
Entre 2019 et 2023, un Blésois de 28 ans a consulté et partagé des images et vidéos pédopornographiques sur le Web. Il a écopé de trois ans de prison avec sursis et devra respecter un strict suivi sociojudiciaire.

Tribunal correctionnel de Blois

« Vous passez des heures à vous masturber devant des photos de mineurs et vous dites que vous n’êtes pas attiré ? »

Face aux dénégations du prévenu, jugé en comparution immédiate jeudi 16 novembre, le président du tribunal choisit de filer la métaphore, en quête de « cohérence ».

« Quelqu’un qui ne fait pas de la musique ne va pas regarder des photos de guitare pendant des heures », persiste le président.

Le Blésois de 28 ans, qui a fait plus tôt une crise « de tétanie » ayant entraîné une suspension d’audience, lâche le morceau.

Il reconnaît dans un chuchotement être « attiré » par ces photos et vidéos pédopornographies mettant en scène des jeunes filles.

Pendant quatre ans, quasi quotidiennement, il « se soulage » devant sa tablette.

« C’était comme une drogue, je ne pouvais pas m’arrêter »,

peine-t-il à expliquer, gêné, à quelques mètres de sa compagne.

L’enquête dans le Var rebondit à Blois

Tout commence en 2019.

Célibataire, il se rend sur un site de chat en ligne.

« Je cherchais à faire des rencontres.

Il y avait plein de forums de discussions comme “ sans tabous ”, “ no limit ” ».

Un jour, il reçoit la photo d’une jeune fille nue « d’une quinzaine d’années ».

Un cliché, puis un autre, puis des vidéos…

Au fil du temps, les contenus pullulent dans des boucles de discussions privées sur Skype et Telegram.

Une « addiction » qu’il cache une fois en couple.

Il a même « pris en photo », pendant qu’il lui changeait sa couche, le fils de 4 ans qu’un couple d’amis lui avait confié, « pour la partager avec une personne » sur Internet.

Des échanges dans lesquels s’immisceront des enquêteurs de Draguignan (Var), saisis au départ pour « une agression sexuelle » d’un père sur sa fille.

Cet homme sera identifié comme celui qui diffuse et échanges des contenus pédopornographiques avec une trentaine de personnes partout en France, dont le prévenu blésois.

Qui sera identifié en décembre 2019 grâce à son numéro de téléphone sur Skype.

« Aucune » démarche de soins

Alerté d’une future convocation à la police, le brun à lunettes « a tout supprimé », raconte le vice-procureur.

« Sur sa tablette, on a retrouvé deux images et près de 93 vidéos » mettant en scène des mineurs dénudés ou forcés à des actes sexuels.

« Il y en avait des milliers. Sa personnalité et son profil sont inquiétants. On est à la dernière marche avant le passage à l’acte. »

Il requiert trente mois d’emprisonnement, dont vingt-quatre avec sursis, contre cet homme décrit dans un examen psychiatrique comme « introverti, insatisfait sexuellement et avec un risque réel de récidive » s’il n’est pas soigné.

Au chevet de ce client « atypique et fragile », Me Najda Agzanay a appelé le tribunal à faire preuve d’indulgence.

L’homme, employé en CDI dans le secteur de l’alimentation et sans casier, a été condamné à trois ans de prison avec un sursis simple.

Il devra également respecter, sous peine de deux ans de prison, un suivi sociojudiciaire strict jusqu’en 2028 avec une injonction de soins et l’interdiction de contact avec des mineurs.

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