Besançon | 2 ans avec sursis pour avoir abusé de 2 fillettes

L’ex chef d’entreprise de 66 ans s’était livré à des attouchements sur les deux copines de 9 ans.

« J’ai considéré à tort que les fillettes avaient une sexualité déjà construite », a déclaré le prévenu à la barre. Photo d’archives Nicolas BARREAU
« J’ai considéré à tort que les fillettes avaient une sexualité déjà construite », a déclaré le prévenu à la barre. Photo d’archives Nicolas BARREAU

À 66 ANS, cet ancien chef d’entreprise au casier judiciaire vierge présente bien et s’exprime bien. Venu d’une froide cité du Haut-Doubs, il se retrouve face au tribunal pour des agressions sexuelles commises sur deux fillettes dont une étant sa propre arrière-petite-nièce.

Les faits remontent au début de mars 2013. Cet homme que les psychiatres décrivent comme narcissique, d’intelligence supérieure et aimant briller, accueille alors dans sa maison, lors d’une période de vacances, Lisa et sa copine Estelle, toutes deux âgées de 9 ans et demi.

Lisa est la fille de la nièce du prévenu, celle-ci a laissé pour quelques jours les deux petites en vacances chez son oncle avec qui elle a des rapports affectueux et en qui elle a confiance.

À la barre, le prévenu reconnaît ses actes d’outrage sur les fillettes. Par deux fois, dans le salon, la cuisine ou le sauna de sa maison, il s’est livré à des caresses et attouchements sur chacune d’elles. Une petite victime a parlé à sa mère.

Lui-même s’est confié à une psychologue, l’affaire a fait l’objet d’un signalement au parquet.

« Je reconnais les faits dans le principe, je ne valide pas certains détails. Je suis peiné pour ces fillettes et j’ai beaucoup de honte, je présente des excuses aux familles et à la société. Je suis catastrophé mais mon esprit était en déroute et je buvais beaucoup », affirme le prévenu à l’audience.

Et il va ne cesser de se peindre en homme délaissé par sa femme, descendant une bouteille de whisky par jour, en proie
« à la confusion, à des raisonnements aberrants ».

Il finit par lâcher :

« On avait eu une dernière mauvaise journée, je voulais compenser, j’ai considéré à tort que les fillettes avaient une sexualité déjà construite ».

« La confiance trahie »

Par ailleurs, le dossier met en exergue ses activités bénévoles au sein d’une école de musique avec des enfants. Lui qui peint, chante en chœur, joue du piano et enseigne le solfège, précise au tribunal : « Je n’ai pas d’attirance particulière pour les enfants, je connais des choses que je peux transmettre ».

Tour à tour, les avocats des parties civiles parlent de dossier de la trahison et de la confiance trahie.

« Il se peint dans un état second lors des faits mais cela ne l’empêche pas d’affirmer qu’il n’a pu faire mal aux victimes », dit Me Laurent Mordefroy.

« Il reconnaît les faits mais ce n’était pas si méchant que ça, voilà en gros ce qu’il dit », souligne Me Jean-Paul Lorach.

Le procureur Margaret Parietti revient sur « les faits qui ont traumatisé deux fillettes de 9 ans pour qui la vie va et doit continuer ».
Elle aussi met en avant la trahison familiale avant de requérir 3 ans avec sursis et mise à l’épreuve durant 2 ans.
Auparavant, les parents avaient dit les difficultés des deux petites victimes à retrouver la confiance.

Le défenseur, Me Patrick Martin, a rejeté le qualificatif de « prédateur ne correspondant pas aux faits ».

Se fondant sur l’expertise psychiatrique, l’avocat a souligné :

« Comment un homme d’intelligence supérieure s’est-il, ce soir-là, laissé aller à ces actes ? Il n’y a pas de déni, il reconnaît et assume. Le psychiatre parle de geste accidentel ».

Jugement : deux ans avec sursis et mise à l’épreuve durant trois ans, obligation de soins, d’indemnisation des victimes, interdiction définitive d’exercer toute activité même bénévole en contact avec des mineurs, inscription sur le fichier des délinquants sexuels.

Source: http://www.estrepublicain.fr/

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