Ris-Oranges | Le prédateur sexuel ciblait les ados sur Facebook

Il a trompé la vigilance d’une vingtaine d’adolescents. Sylvain a été incarcéré ce mercredi soir à l’issue de son procès au tribunal correctionnel d’Evry.

Ris-Orangis, mercredi soir. C’est sur ce parking de centre commercial que Sylvain, 27 ans aujourd’hui, a été interpellé vers minuit le 11 septembre 2011 par les enquêteurs. Il venait de fixer un rendez-vous « pour un acte sexuel » à un adolescent rencontré sur Facebook. (LP/F.L.)
Ris-Orangis, mercredi soir. C’est sur ce parking de centre commercial que Sylvain, 27 ans aujourd’hui, a été interpellé vers minuit le 11 septembre 2011 par les enquêteurs. Il venait de fixer un rendez-vous « pour un acte sexuel » à un adolescent rencontré sur Facebook. (LP/F.L.)

L’homme de 27 ans s’était créé un faux profil Facebook se faisant passer pour « Julie », une jeune femme particulièrement attirante.
Le but : inciter des garçons âgés pour la plupart d’une douzaine d’années à lui envoyer des photos et des vidéos explicites d’eux, en échange de rendez-vous.

À deux reprises, cet ancien surveillant de collège a ainsi abusé d’ados après leur avoir proposé un plan à trois, avec la fausse Julie et « son ami » Sylvain, bien réel, lui.
Une fois sur place, seul ce jeune habitant de Ris, enveloppé et légèrement dégarni, se trouvait face à ces enfants. Il a contraint l’un d’eux, âgé de 12 ans, à une relation sexuelle non consentie. Le deuxième a réussi à repousser ses avances.

Sylvain comparaissait ce mercredi pour multiples corruptions de mineur, proposition sexuelle à un mineur, agression sexuelle sur un mineur de plus de 15 ans et atteinte sexuelle sur l’ado de 12 ans.

Il a été condamné à 5 ans de prison dont 40 mois avec sursis. Une interdiction définitive d’exercer une activité en relation avec les mineurs a été prononcée.
Il a été incarcéré à l’issue de l’audience, sous le regard enfin apaisé des familles de victimes.

Car malgré des faits sériels, ses multiples activités auprès des jeunes dans le cadre de sa vie professionnelle et une récidive un an après son interpellation alors qu’il était sous contrôle judiciaire, Sylvain se présentait libre et n’avait jamais effectué la moindre période de détention.

Un faux profil réalisé grâce à des photos volées à une actrice porno

L’enquête commence grâce à la vigilance de la mère d’une victime. Le 11 septembre 2011, il est un peu plus de minuit quand elle intercepte des messages à caractères sexuels entre son fils et une certaine « Julie » qui envoie des photos d’elle dénudée à ses 1 124 amis ados.
Après quelques vérifications, elle comprend qu’il s’agit d’un « prédateur » comme Sylvain a été défini par les magistrats.

Elle fixe un rendez-vous sur le parking du centre commercial de Ris-Orangis et convoque les policiers. « Elle a réussi à retenir le père de la victime qui voulait venir avec un couteau pour résoudre cette histoire », martèle l’avocat de l’enfant.

Sylvain est interpellé. Les enquêteurs remontent le fil des derniers mois de celui qui a été directeur de colonies de vacances, surveillant dans des établissements scolaires, à Brétigny-sur-Orge notamment, et avait travaillé aussi durant les fêtes dans un important magasin de jouets à Thiais (Val-de-Marne).

Sur son téléphone portable, ils découvrent des centaines de SMS érotiques envoyés à des enfants d’une douzaine d’années. Ceux-là même qu’il avait séduits grâce à son faux profil Facebook réalisé à partir « de photos volées à une actrice porno américaine », indiquera-t-il en garde à vue, niant tout le reste, même les évidences.

Évincé de trois établissements scolaires à cause de « sa relation trop proche avec les élèves »

Quelques mois plus tôt, de la même manière, il a rencontré près de Rouen (Seine-Maritime) un garçon de 12 ans qu’il a forcé à des relations sexuelles. Il récidive dans un bois près de la gare de Ris, mais la victime parvient à repousser l’imposant pervers.
D’autres pratiques sexuelles imposées à des mineurs émaillent la procédure, mais sont laissées de côté, faute d’éléments.

Notamment en colonie de vacances, où il a été « vu par des animateurs, avec la braguette ouverte avec des enfants assis sur lui dans le bus », indique une source proche du dossier.

Mais les victimes refuseront de parler. Comme beaucoup d’autres. « Il lui a été demandé de partir de trois établissements scolaires où il était pion, à cause de sa relation trop proche avec les élèves », relate la procureure.

Lorsqu’il avait 16 ans, déjà, Sylvain avait usurpé l’identité de sa petite sœur sur Internet pour tenter de séduire le petit copain de cette dernière, âgé de 12 ans.

« C’était des pulsions », s’est-il seulement contenté de lâcher à l’audience, refusant de parler de sa vie privée.

« Il est en couple avec un homme depuis six mois et travaille dans une papeterie », a détaillé son avocate. Il est désormais derrière les barreaux.

Une maman de victime : « Je vérifiais pourtant chaque jour ses messages »

Comme la plupart des parents d’enfants abusés par Sylvain, elle a eu le cœur lourd toute la journée d’audience ce mercredi au tribunal d’Evry. « C’était long, difficile, mais on est tombé sur un juge humain qui a pris le temps de nous écouter, ça fait du bien aussi de voir ce prédateur partir en prison, qu’il ne refasse pas ce genre de choses à d’autres enfants. »

Cette maman, qui travaille auprès d’enfants placés, a toujours été vigilante sur les risques d’Internet.

« Mais on ne peut rien faire face à ce genre de mec, il trouvera toujours une faille, soupire-t-elle. Je vérifiais pourtant chaque jour les messages sur Facebook de mon fils.
Mais ils discutaient sur le mur de cette Julie (pseudo créé par le prévenu, NDLR). Donc à moins de regarder sur le mur de chacun des amis de mon fils c’était impossible à voir. »

« Je faisais moi aussi très attention, je sécurise son accès à Internet », reprend une autre maman de victime. « Je suis dégoûtée de ne pas avoir été à la hauteur en tant que parent », culpabilise une autre qui était pourtant attentive elle aussi. « Moi ce qui m’a alerté c’est le comportement de mon fils.

Il avait changé, souligne la mère d’un des garçons abusés sexuellement. On est très proches. Je l’ai vu se renfermer, ne plus avoir d’ami, ne plus sortir. Je lui demandais ce qu’il se passait mais il ne me disait rien. J’avais soupçonné un racket à l’école j’avais demandé au directeur de l’école, à son prof de tennis. Mais on ne se doutait pas de ça… »

Source: http://m.leparisien.fr/

 

 

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