Bellerive-sur-Allier | Accusé d’un double viol, le pédocriminel est condamné à 12 ans de prison ferme

Après presque deux ans de dénégations portées par une même énergie à clamer son « innocence », l’accusé est passé aux aveux

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Il a reconnu sa culpabilité et a admis que, comme « poussé par le diable », il avait ce soir-là commis un viol. L’afghan Khodad S. a été déclaré coupable des viols, et condamné à une peine de douze ans de réclusion criminelle. Une peine assortie d’une interdiction définitive de paraître sur le territoire français.

Accusé d’avoir violé une jeune fille de 17 ans à Bellerive-sur-Allier en 2018, un homme de 43 ans est jugé depuis jeudi 2 juillet devant la cour d’assises de l’Allier (réunie à Montluçon).

Face à des éléments accablants, et face à sa victime présumée, il s’est dit innocent.

Pour la jeune femme faisant face à la cour, les larmes aux yeux et le visage fermé, l’affaire ne fait aucun doute.

« Oui c’est lui, c’est sûr ».

L’homme se tenant là, dans le box des accusés, est bien celui qui l’a violée à deux reprises, en pleine rue, ce 27 septembre 2018 à Bellerive-sur-Allier.

Ce jour-là, à la tombée de la nuit, la jeune femme avait été retrouvée allongée, contre un mur, non loin de l’église de Bellerive. Elle avait été recueillie par un pompier qui passait par là, puis prise en charge par les policiers, à qui elle avait raconté le scénario d’un double viol.

Alors qu’elle rentrait chez elle à Bellerive, seule, l’adolescente se souvient avoir été « suivie » par un homme.

Un homme qui l’aurait ensuite abordée plus directement, « en la prenant par les bras », avant de « l’entraîner dans des buissons, de l’allonger ». Et de la violer, donc. A deux reprises, entre le pont de Bellerive et la place de l’église, raconte la victime, aux souvenirs floués par l’alcool qu’elle venait de consommer avec un ami peu de temps avant.

Des souvenirs flous mais un visage d’agresseur bien ancré dans la tête. De quoi lui permettre de décrire un portrait-type aux policiers, qui finiront par arrêter un homme quelques jours plus tard.

Celui-ci sera mis en examen, placé en détention provisoire.

Mais il n’aura de cesse de nier les faits.

Et pourtant, nombreux sont les éléments à charge contre cet homme de 43 ans, comme l’a rappelé la cour. Comme ces traces ADN, celles du quadragénaire, retrouvées sur les vêtements et le corps de la jeune fille. Comme le fait qu’il ait été formellement reconnu, aussi, par sa victime présumée.

Il y a aussi ses premières déclarations, lors desquelles l’accusé, d’origine afghane, avait assuré souffrir de problèmes d’ordre sexuel, l’empêchant d’avoir tout rapport. Hypothèse balayée par une expertise médicale.

Des dénégations face à des évidences, donc. De quoi faire dire à Marie-Laure Gauliard, avocat général, que l’accusé se perd dans le « mensonge ».

Et ce même face aux demandes de sa victime présumée qui, représentée par Mes Jean-Hubert et Gilles-Jean Portejoie, attend surtout de ce procès « la vérité, et des excuses ». Mais ni l’une ni l’autre ne sont encore venues.

Et le quadragénaire de répéter le même discours, par la voix d’une interprète :

« Je n’ai rien fait. Je n’étais pas seul dans la rue, ce sont sûrement d’autres personnes qui sont coupables… ».

Défendu par Me Heas, l’accusé encourt, s’il est reconnu coupable, une peine de quinze ans de réclusion criminelle.

Source : lamontagne.fr

 

Après presque deux ans de dénégations portées par une même énergie à clamer son « innocence », l’accusé est passé aux aveux, vendredi 3 juillet. Aveux a minima. Mais aveux quand même.

Il a reconnu sa culpabilité et a admis que, comme « poussé par le diable », il avait ce soir-là commis un viol.

Un viol comme « une pulsion à laquelle il n’avait pas pu résister », comme exposé par un expert psychiatre venu témoigner à la barre.

Mais pourquoi cette pulsion sexuelle ?

Pour Me Heas, avocat de l’accusé :

« Il n’y a pas vraiment d’explications. Ce jour-là, une barrière a lâché en lui. Et après, il a eu peur d’admettre les faits ».

Une « pulsion », donc. Qui émane d’un « prédateur qui n’assume rien », comme souligné par les avocats de la victime, Mes Gilles-Jean et Jean-Hubert Portejoie, peu satisfaits par « ces aveux qui n’en sont pas ».

Et de regretter qu’il n’y ait pas eu, de la part de l’accusé d’origine afghane (traduit par une interprète), une « once de compassion », ce qui a rajouté « de la souffrance » à la jeune victime.

Finalement, après une heure et demie de délibéré, et conformément aux réquisitions de l’avocat général, Khodad S. a été déclaré coupable des viols, et condamné à une peine de douze ans de réclusion criminelle. Une peine assortie d’une interdiction définitive de paraître sur le territoire français.

« C’est un soulagement », ont soufflé les avocats de la victime qui, peu avant, avait tenu à dire « qu’elle ne pardonnerait jamais. Et qu’elle n’oublierait jamais… ».

Source : lamontagne.fr

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