Beaumetz-lès-Cambrai | 1 an de sursis pour l’oncle qui a agressé sexuellement ses nièces

À l’époque, Aurélie (*) a 7 ans et sa sœur Anaïs (*), 10 ans. Le père est forain et la mère a quitté le foyer. Pour plus de stabilité, elles vivent chez leur marraine. Les fillettes vont régulièrement chez une tante à Beaumetz-les-Cambrai, mariée à F.F.

C’est en 2000, alors qu’elle est en CE2 et qu’elle passe une visite médicale scolaire, qu’Aurélie confie pour la première fois les attouchements de son oncle, commis un an plus tôt. Plusieurs épisodes où le tonton retrouve l’enfant dans sa chambre pour lui faire des caresses et des baisers sur la bouche. Dans la voiture, il l’installe sur la banquette arrière et l’oblige à retirer ses vêtements. La petite se débattra systématiquement.

Secret de famille

Si elle s’est tue, c’est d’abord par peur de faire exploser la famille, mais surtout parce qu’on ne l’a pas crue.

«  Aurélie est jugée turbulente, sa tante dit qu’elle est connue pour ses mensonges. Quant à son père, il dit qu’elle est portée sur la chose  », relate la présidente Hibon.

Elle sera entendue une première fois, avant que l’affaire ne s’étouffe par manque de soutien familial.

C’est lors d’un incident de la grange qu’elle trouve un soutien auprès de sa sœur aînée, Anaïs, 11 ans. F. F l’agresse à son tour. Les poignets tenus dans le dos, F. F. caresse la jeune fille devant la plus petite. Plus fortes à deux, l’oncle se lasse rapidement, «  de toute façon, vous ne voulez jamais  », diront-elles, relatant ses propos.

Ensemble, elles évoqueront les différents actes aux déroutantes similitudes, leurs versions ne changeront jamais.

La famille est dans le déni. Aurélie et Anaïs seront entendues jusqu’en 2012. Avec le temps, F. F. s’approchait moins, mais «  l’atmosphère restait pesante, vicieuse, il nous suivait partout  », affirmait Anaïs dans l’une de ses dernières dépositions.

«  C’est le contexte qui est aussi dramatique, d’imaginer qu’une enfant de 8 ans peut inventer et que le père lui-même a des propos trahissant sa fille  », argue le procureur dans ses réquisitions.

(*) prénoms d’emprunt