Basse-Terre | Celui qui était accusé de viols incestueux a été acquitté

oui

Pédocriminel En liberté

Il était soupçonné d’avoir, pendant plusieurs années, abusé de sa belle-fille
L’homme de 50 ans, accusé de viol sur sa belle-fille de 2009 à 2014, est sorti libre hier soir de la cour d’assises de Basse-Terre, malgré les 15 années requises par le ministère public.

L’avocat général avait requis hier 15 ans de réclusion criminelle, 5 ans d’inéligibilité et l’interdiction d’exercer un métier impliquant un contact avec des mineurs pendant 5 ans à compter de sa sortie de prison, à l’encontre de celui qui est assis dans le box, soupçonné d’avoir pendant plusieurs années, abusé de sa belle-fille alors âgée de moins de 15 ans.

Seulement voilà au cours de ces 3 jours de procès se sont opposées deux théories et surtout deux versions.

Trois jours de procès où ont défilé à la barre des témoins en faveur de l’accusé expliquant son comportement de bon père de famille avec ses enfants. Toutefois il est fréquent dans ce genre d’affaire incestueuse que l’entourage n’ait pas le moindre soupçon, à commencer par la maman comme cette fois-ci. Elle ne sera informée que parce que sa fille se confiera à sa tante. Elle en parlera aussi à un référant de son lycée.

Entendus également à la barre du tribunal, le responsable de l’enquête, les experts, l’accusé lui-même et les avocats notamment de la défense qui ont plaidé l’acquittement. Avec de telle réquisitions, le ministère public était donc convaincu de la responsabilité de l’accusé. Un dossier où le doute n’a pas sa place déclare-t-il. Il se réfère aux échanges de sms entre l’accusé et sa victime, aux conversations téléphoniques, aux témoignages de la victime et à celui de sa mère.

Mais de toute évidence ce ne fut pas l’avis des jurés qui ont rejeté toutes les accusations portées contre l’homme qui est rentré directement à son domicile hier soir.

Une profonde déception du côté des parties civiles. Les deux avocats Claudel Delumeau et Sandra Adonis sont effondrés à l’annonce du verdict et imaginent l’impact d’une telle décision sur cette jeune femme.

“Elle était déjà détruite, confie Maitre Adonis, elle le sera encore plus. La cour a estimé qu’elle n’avait pas assez d’éléments et les jurés n’ont pas voulu prendre le risque d’envoyer quelqu’un en détention car ils estimaient que l’enquête n’était pas suffisante. Alors oui il y a une vérité judiciaire, mais la vraie vérité on la connait avec ma cliente “.

Du côté de la défense Maitre Sarah Aristide et Evita Chevry sont naturellement très satisfaites du résultat.

« C’est un soulagement énorme car nous pensons à cet homme et à ses deux autres enfants et surtout à sa fille vivant depuis 3 jours dans l’angoisse absolue d’imaginer son papa partir en détention. »

Pour maitre Evita Chevry c’était d’abord le procès de l’amour contrairement à ce que l’on pouvait penser.

«Nous avons tenu à dire que notre client était une belle personne et qu’il était innocent, mais nous avons aussi tenu à dire car c’était très important de ne pas juger la victime, elle-même est poussée par une souffrance terrible. Et c’est bien à la société de se rendre compte quand une mineure de 16 ans vient faire une dénonciation, qu’elle donne sa propre vérité ».

Les deux avocates de la défense « vent debout » contre les arguments développés par l’avocat générale et les deux avocats des parties civiles, ont donc réussi à distiller le doute dans l’esprit des jurés.

Deux femmes de loi qui dénoncent notamment cette facilité à accorder toute crédibilité à la parole de la femme après avoir connu une époque où c’était celle de l’homme qui était toute puissante. Voltaire écrivait : il faut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent.

Certes mais que peut ressentir ce matin cette jeune fille, aujourd’hui âgée de 23 ans, si tout ce qu’elle a dit est vrai ?

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