Avord | Un Homme accusé d’abus sexuels par ses filles et petites-filles

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« Pépé, ça, ce n’est pas un jeu »
Avec son accent rocailleux et ses mots simples, le septuagénaire qui est dans le box des accusés, depuis hier matin, tente de minimiser les faits graves qui lui sont reprochés : des viols et agressions sexuelles sur ses deux filles et trois petites-filles.

Face à lui, une famille fait bloc devant l’inaudible, l’inacceptable, l’impensable… Des faits qui lui ont valu une première condamnation, en juillet 2020, par la cour criminelle de Bourges, à 10 ans de réclusion.

Au terme de ce nouveau procès à Châteauroux, cet habitant de Bourges, puis d’Avord (Cher), va tenter, par l’intermédiaire de son avocat, Me Alban Briziou, de gagner quelques années sur cette première condamnation. Rien d’aussi évident, devant la gravité des faits présentés hier matin par la présidente, Audrey Debeugny.

Sur ses deux filles et trois petites-filles

Tout a éclaté au grand jour en août 2016, par une plainte de la petite-fille de l’accusé pour viols et agressions sexuelles.

« Lors d’une soirée devant la télé, vous avez pris ses mains, les avez descendues jusqu’à votre sexe et avez commencé un mouvement de va-et-vient. »

L’enfant avait 7 ans. Et puis, sur une autre petite-fille,

« vous lui avez baissé son pantalon et mis vos doigts en disant qu’il ne fallait surtout pas en parler ».

Pour une autre jeune fille, des faits se sont déroulés dans la voiture du grand-père, dans le grenier de la maison familiale et dans la caravane. Une de ces enfants se réveillant

« alors que vous aviez la tête entre ses jambes ».

L’une d’entre elle disant même :

« Mais Pépé, ça, ce n’est pas un jeu. »

Ces faits graves allaient arriver jusqu’aux oreilles d’une mère, elle-même violée – comme sa sœur – par ce même homme.

Son histoire ? Il faut là, faire un bond de plusieurs décennies.

« Cela remonte à plus de 45 ans, marmonne l’accusé. Je ne me souviens pas bien. »

Toujours est-il que la jeune fille de cette époque avait le courage de déposer une plainte.

« Elle sera classée sans suite, regrette la présidente, car le médecin qui l’auscultera alors, déclarera qu’elle était encore vierge. »

La jeune victime passant alors pour une menteuse, face à ce père strict qui explique avoir lui-même été « victime de tels agissements », lorsqu’il était enfant, dans son Portugal des années cinquante.

Un procès pesant pour toute une famille défendue par Me Sandrine Barré du barreau de Bourges. Verdict, mercredi en fin d’après-midi.

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