Aurillac | Un homme de 24 ans condamné pour une agression sexuelle, mais libre

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Pédocriminel En liberté

“Ce qu’il s’est passé cette nuit, surtout, il ne faut pas le dire aux parents”
Le tribunal judiciaire d’Aurillac a condamné un homme de 24 ans à trois ans d’emprisonnement intégralement assortis d’un sursis probatoire de deux ans, pour une agression sexuelle sur mineure commise en 2019.

En août 2019, elle a 12 ans. Elle part en vacances en Ardèche avec sa mère, le compagnon de sa mère, et le fils de ce dernier, qui a 21 ans. Une nuit, ils se retrouvent dans la même chambre. Dans le même lit.

Le récit de ce qu’il s’est passé, c’est Capucine Aubertin, le ministère public, qui le relatera, lors de l’audience du tribunal judiciaire d’Aurillac, mardi après-midi.

« Pas en mesure de manifester son désaccord »

« Selon les faits circonstanciés de la victime, le mis en cause dit » :

“Ce qu’il s’est passé cette nuit, surtout, il ne faut pas le dire aux parents”.

« Il avait conscience de la gravité des faits. »

Elle tient aussi à démontrer que la contrainte morale est caractérisée. « À partir du moment où il pratique des gestes intimes, elle explique que ses muscles se sont raidis, qu’elle ne pouvait plus parler, ni bouger, et qu’elle n’était donc pas en mesure de manifester son désaccord. »

La plainte, déposée en mai 2021, est intervenue bien après les faits, presque par hasard. Alors que sa fille est déscolarisée, sa mère enclenche plusieurs dispositifs.

L’adolescente se retrouve donc dans une structure où elle décrit pour la première fois ce qu’il s’est passé cette nuit d’août, à l’écrit : lors d’une rédaction dont la consigne était de raconter un événement marquant. « Elle en parle pour la première fois, en des termes très précis », indique Myriam Portal-Méral, conseil de la partie civile.

Une procédure « difficile » s’enclenche alors. L’avocate décrit une jeune fille « dévastée, en colère », qui fera deux tentatives de suicide.

Myriam Portal Méral demande 15.000 euros de réparations des préjudices, ainsi qu’une expertise judiciaire psychologique pour évaluer « les dommages subis par la victime ».

Appelée à la barre, sa mère explique que son enfant devrait être en classe de seconde, mais qu’elle est déscolarisée depuis la troisième.

« Ma fille était une élève brillante. Tout est à reconstruire. Sa confiance en elle… »

En face, le prévenu, qui exerce le métier d’accompagnateur-éducateur pour personnes en situation de handicap, ne nie pas les faits. Il a réitéré ses excuses à la victime et à sa mère.

« Je me suis remis en question. Je sais que j’ai fait quelque chose de grave. »

« Pulsion sexuelle »

Dans son réquisitoire, Capucine Aubertin s’inquiète toutefois de l’explication de cette « tentative de viol » par le mis en cause. Il a utilisé le terme de « pulsion sexuelle ».

Le mis en cause a écopé de trois ans d’emprisonnement intégralement assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans (*), avec une obligation de soins et de travail, l’interdiction d’exercer une activité professionnelle en contact avec des mineurs, et d’entrer en contact avec la victime, et devra verser 8.000 € de dommages et intérêts.

(*) S’il ne respecte pas les obligations énoncées par Philippe Juillard, président du tribunal, lors du rendu du délibéré, sa peine de trois ans deviendra ferme.

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