Ariège | Un pédocriminel reconnait avoir abusé sexuellement d’une jeune fille de 13 ans

“Elle était âgée de 13 ans et vous en aviez 21”

La qualification de viol n’a pas été retenue. Reste les faits de pénétration digitale, reconnus par le prévenu âgé de 21 ans et exerçant comme animateur dans les écoles primaires et maternelles.

“Vous entreteniez une relation depuis septembre 2018, elle était âgée de 13 ans et vous en aviez 21”, lance, d’un ton limpide, la présidente.

Un jeune homme a comparu mardi 10 mars devant le tribunal judiciaire de Foix pour des faits d’agression sexuelle sur mineur.

Dans la salle d’audience, plus aucun bruit.

Seul un éclat de voix de la mère de la victime, surprise en train d’utiliser son téléphone par un policier, résonne.

Le prévenu s’avance, replié sur lui-même, n’osant pas regarder derrière lui, impressionné. Sans doute autant qu’au mois de septembre 2018, quand les parents de la jeune Lucie* ont eu connaissance de la relation et ont mis en garde le jeune homme.

Le deal : aucune relation sexuelle avant la majorité de leur fille.

Julien*, animateur dans les écoles primaires et maternelles, avait alors acquiescé, la confiance était établie.

La présidente insiste :

“Vous n’étiez censé vous voir qu’au domicile de Lucie, en présence de ses parents”.

Un mois après le début de la relation, la jeune fille avait laissé ébruiter, dans la cour du collège, qu’elle venait de se faire violer par son compagnon.

Dès le mois d’octobre 2018, une enquête a été diligentée.

La qualification de viol n’a pas été retenue.

Après examen de la victime, le médecin a indiqué :

“Il n’est pas possible d’affirmer la pénétration”.

Reste les faits de pénétration digitale, reconnus par le prévenu.

Selon lui, la victime était “parfaitement d’accord”.

À la barre, replié sur sa frêle silhouette, sa voix est faible :

“Je ne sais pas ce qui m’a pris ce jour-là.”

Ce jour-là, le 4 octobre 2018, les parents de la jeune fille sont sortis faire quelques courses.

“On a un peu l’impression que vous étiez dans une période de creux, et que là c’était l’occasion”, essaie la présidente, tentant de comprendre.

Le prévenu garde le silence.

La juge poursuit :

“Vous dites ne pas être attiré par les jeunes filles, pourtant vous avez été attiré par Lucie*?”

Le prévenu lève la tête.

” Elle m’a caressé, ça m’a excité et je me suis laissé aller.”

Le procureur objecte :

“C’est une enfant qui n’a aucune notion de ce qu’est la sexualité”, et insister, “vous travailliez depuis trois ans au contact de mineurs, vous connaissiez la notion d’interdit”.

La victime tient sa longue écharpe et peine à trouver ses mots.

“Je n’étais pas d’accord, mais je n’ai ni eu la force, ni le courage de m’opposer.”

Sur ce dossier, “plane l’ombre du prédateur sexuel, s’insurge l’avocate de Julien, Me Quintanilha. Le prévenu a ses torts mais aussi sa personnalité et ses fragilités. Les limites, telles qu’elles devaient être posées, n’ont pas été posées.”

Mardi, Julien a été reconnu coupable.

Il a été condamné à 18 mois d’emprisonnement, dont 6 sous le régime du sursis avec mise à l’épreuve.

Le tribunal a prononcé l’interdiction définitive de travailler avec des enfants. Le prévenu a été inscrit au Fijais, le fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

*Les prénoms ont été modifiés.

 

Source : ladepeche.fr

Source(s):