Angers | Pétition en soutien à une maman qui se bat depuis 5 ans pour la garde de sa fille

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Objectif : faire avancer la Justice
Jeudi 28 septembre, un collectif de citoyens angevins, touché par l’histoire de Caroline Gendron, une maman qui se bat depuis cinq ans pour récupérer la garde de sa fille confiée au père alors qu’une plainte pour inceste est en cours d’instruction, déposera symboliquement une pétition au tribunal.

Une mère se bat depuis 5 ans pour la garde de sa fille, un collectif citoyen en soutien à Caroline Gendron déposera une pétition au tribunal d’Angers jeudi 28 septembre à 15h30.

Jeudi 28 septembre prochain, à 15h30, rue Waldeck Rousseau, des Angevins et Angevines se  donnent rendez-vous devant le palais de justice d’Angers.

L’initiative, citoyenne, est assez inédite dans une affaire d’inceste.

Ils ont prévu de déposer une pétition lancée cet été par une amie proche de Caroline, et signée par 472 personnes, en soutien à son combat de mère.

“Parmi les personnes signataires, il y a des parents, des grands-parents, touchés par le combat de Caroline depuis toutes ces années. De nombreuses personnes l’ont contactée pour lui apporter leur soutien. Des Angevins, mais aussi des personnes de Martinique, d’Équateur, de Paris. Je ne m’attendais pas à cette mobilisation citoyenne et à cette médiatisation”, explique Tiphaine, à l’origine de la pétition.

Tiphaine, créatrice de la pétition en soutien à Caroline Gendron : (lien de la pétition au bas de l’article)

Il faut se faire entendre pour mieux protéger nos enfants

La pétition sera également transmise au Garde des Sceaux et à la Secrétaire d’État chargée de l’Enfance, Charlotte Caubel.

Parcours de combattante

Caroline Gendron se bat depuis cinq ans pour récupérer sa fille de neuf ans.

Sa garde a été accordée à son père dans un jugement rendu par le JAF d’Angers (juge aux affaires familiales) le 19 juillet 2022.

Aujourd’hui, Caroline Gendron ne peut donc voir son enfant que deux week-ends par mois. Son ancien compagnon en a la garde sur Rennes, là où il a déménagé.

Pourtant, une plaine pour inceste est en cours d’instruction.

Lorsque la fillette avait quatre ans, elle s’est confiée à sa maman. Une équipe de France 3 Pays de la Loire a recueilli le témoignage de cette mère de famille en juin 2023 à ce sujet.

Son papa lui touchait la zézette dans son lit à lui ou dans le sien. Voilà ce qu’elle m’a dit. C’était les premiers mots de ma fille. J’étais abasourdie. Je vous assure, le monde s’écroule vraiment, déclare Caroline. Gendron

Caroline porte plainte à deux reprises. Classées à chaque fois sans suite.

Pourtant, des médecins et psychologues jugent le témoignage de sa fille crédible. Son médecin traitant constate, lui, des lésions sur son organe génital.

Caroline décide alors de ne plus la confier à son ex-conjoint, qui en a la garde alternée.

La justice la condamne à deux mois de prison avec sursis. Quelques mois plus tard, elle perd la garde de sa fille.

“Je suis dans l’incompréhension de cette justice, qui n’est pas une justice pour moi. Parce qu’à chaque fois, on est toujours en train d’expliquer qu’il y a une aliénation parentale ou que moi j’en fais trop. J’en fais trop pour ma fille”.

Soupçonnée d’aliénation parentale

La mère de famille est soupçonnée alors d’aliénation parentale, c’est-à-dire de manipuler son enfant pour le monter contre son autre parent.

Un portrait qui ne correspond en rien au profil de Caroline, estime son avocate de l’époque, Maître Noura Amara-Lebret.

“Ça n’est pas une mère qui du jour au lendemain dépose une plainte pour rompre un lien entre un père et un enfant. C’est le profil d’une femme qui va être alertée par un certain nombre d’intervenants et notamment du monde médical et qui au début ne va pas y croire. L’expertise qui a été diligentée démontrait que madame avait un profil psychologique sain.”

Saisi de l’affaire, un juge d’instruction aurait placé le père sous le statut de témoin assisté. Un statut intermédiaire entre celui de simple témoin et celui de mise en examen.

Sollicitée lors de la rédaction de cet article, Maître Corinne Vallée, avocate du père de la petite fille, n’a pas souhaité s’exprimer à l’heure où nous écrivons ces lignes pour nous confirmer ou infirmer ces informations.

Audience en appel et espoirs

Caroline Gendron a fait appel du jugement rendu par le JAF qui a confié la garde de sa fille au papa.

L’audience devant la cour d’appel d’Angers se tiendra le 7 décembre prochain. De cette audience, Caroline Gendron attend beaucoup.

“Il faut que je garde espoir, il faut que j’y crois pour ma fille. Je lui ai promis, je me battrai jusqu’au bout. Mais c’est très difficile. Ma puce est extrêmement forte, même si elle ne va pas bien. On lui a retiré tous ses repères, sa maman, ses amis, son école. C’est terrible.”

Caroline a pris contact avec la Ciivise, la commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants.

La nouvelle avocate en charge du dossier de Caroline Gendron, maître Anne-Claire Lejeune a également bon espoir. D’autant que de nouveaux éléments pourraient faire évoluer le dossier.

Un signalement, “accablant” pour le père, d’après l’avocate, a été réalisé au printemps dernier par le psychologue judiciaire qui est intervenu dans le cadre de la mesure d’assistance éducative ordonnée par le Juge des enfants d’Angers et confiée à DISMO INALTA, le service de la protection de l’enfance.

“Je suis beaucoup de dossiers similaires. Mais que des professionnels des services sociaux interviennent pour faire de tels signalements à la justice, c’est très rare, précise Maître Anne-Claire Lejeune, l’avocate de Caroline Gendron.

Première audition de l’enfant

Un autre élément est de taille.

“Dans cette affaire, aussi incroyable que cela puisse paraître, l’enfant n’a jusqu’ici jamais été entendue par aucune juridiction. Or, pour la première fois, la petite a demandé à être entendue par la cour au tribunal d’Angers. L’audition est prévue le 27 octobre. Son papa lui a choisi un avocat. Mais je sollicite qu’elle soit assistée d’un avocat de l’antenne des mineurs désigné par le Bâtonnier d’Angers, pour plus d’impartialité, et de neutralité.”

Lien de la pétition :  pétition 

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