Amiens | Viols, agressions sexuelles et corruptions de mineurs de quatre ado
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 18/01/2021
- 08:00
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Victime de viol, il passe son 18e anniversaire à la barre des assises à Amiens
Victimes de viols et/ou agressions sexuelles sur mineurs, elles ont eu le courage de témoigner, ce mardi, devant la cour d’assises de la Somme.
Un Amiénois de 56 ans est jugé au palais de justice depuis lundi 11 janvier pour viols, agressions sexuelles et corruptions de mineurs.
Quatre victimes, des ados de 13 et 14 ans vivant en foyer, sont parties civiles.U
Le jour de son 18e anniversaire, mardi 12 janvier, il se tient à la barre de la cour d’assises de la Somme. Quand il parle de son passé, il se situe dans le temps grâce au football, l’arrivée de Mbappé au PSG, la victoire de la France à la Coupe du monde, ou encore ce match Amiens-Saint-Etienne.
Il se souviendra de son passage à l’âge adulte avec un tout autre repère : la fois où il a dû témoigner devant la justice, victime de viol par un homme de 56 ans. Cet homme se trouve dans le box des accusés.
Le jeune homme et trois copains du foyer sont ses victimes.
David (les prénoms ont été changés) insiste sur ses 18 ans. 2017, 2018, c’est loin, il s’investit pleinement dans ses études, dit qu’il a « juste envie d’avancer ».
Il parle beaucoup, avec assurance, et il digresse énormément. Cette vie de famille qu’il n’a pas eue, ses placements depuis l’enfance, et malgré tout, ces bons moments avec ses copains, il parle de tout ça. Il explique qu’à cette période, il n’aurait dû penser qu’à « s’amuser, manger des kebabs », et puis cet Amiénois a surgi dans sa vie.
C’était via un copain, qui l’a connu lors d’un stage au drive d’un supermarché. Il le sait pédophile, qu’il est prêt à donner quelques euros ou cigarettes contre des faveurs sexuelles, explique qu’il voulait le piéger, mais qu’il s’est retrouvé « comme l’arroseur arrosé ».
L’adulte le bombarde de messages, pour beaucoup salaces, de propositions. Il tombe dans , l’autre a menacé de dire des choses à son père et aux éducateurs du foyer.
Un jour, il se retrouve dans ce studio de la rue Burger à Amiens, chez le quinquagénaire qui veut qu’ils passent à l’acte. Ça n’ira pas jusqu’au bout juste parce que David n’y parviendra pas.
Et c’est uniquement parce que l’agresseur a été dénoncé par un autre qu’il finira par parler.
Il se justifie :
« Moi, je me balade dans la rue, et je me fais contrôler, parce qu’on est en survêt’, et on voit des gens comme lui qui sont libres, tranquilles. Pour moi la justice, c’était mes placements, tout ça ».
Et surtout, il y a cette véritable raison qu’il finira par dire du bout des lèvres :
« Je me sens un peu sale ».
Ce jeune homme qui parle beaucoup n’arrive pas à raconter les actes qu’il a vécus. La présidente, à plusieurs reprises, tout comme Mes Pillon pour les victimes et Schuller pour l’accusé, insiste :
« Vous êtes une victime, tout le monde ici le sait ».
Ils le répéteront à Thomas, même âge, qui ne voulait pas venir témoigner, mais qui a trouvé le courage de le faire. Il ne parviendra finalement pas à raconter les viols, et il était trop difficile aussi pour lui de dire que c’est volontairement qu’il est allé dans ce studio ce jour de février 2018.
Ce jeune souffrant de graves troubles de l’attachement ne dira que quelques mots sur l’après :
« J’étais content parce que j’avais eu 10 euros et qu’on a pu aller acheter des chips avec les copains ».
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