Gy | Il viole au moins 5 fillettes et prend 13 ans de prison

 

Quinze ans de réclusion criminelle, assortis de cinq ans de suivi socio-judiciaire, ont été requis ce mercredi à l’encontre d’un homme de 67 ans poursuivi pour des viols et des agressions sexuelles sur des mineures de moins de 15 ans.

Jugé depuis lundi devant la cour d’assises de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort, il a reconnu une partie des faits qui lui sont reprochés.

Pas suffisant aux yeux de l’avocat général, Julie Bressand.

Elle a exposé dans son réquisitoire comment, selon elle, il est parvenu à abuser entre 2005 et 2012 des cinq victimes identifiées dans la procédure et parties civiles au procès.

L’accusé, bien connu dans son petit village des environs de Gy, toujours prêt à rendre service dans le voisinage, s’en serait pris aux enfants d’amis ou de connaissances.

Elles avaient confiance en lui, « il les amadouait » avec des cadeaux et parvenait à ses fins « sans violence mais par surprise, dans un contexte de jeu », a exposé Julie Bressand.

« C’est tellement facile de déstabiliser des enfants dont les repères sont encore en construction », a souligné l’avocat général.

« Elles avaient besoin d’affection, pas d’actes sexuels, et il ne pouvait pas se méprendre. »

« Pour moi, c’est un vieux cochon, c’est tout »

Après les photos dénudées, les attouchements, il est parvenu à contraindre une fillette d’une dizaine d’années à lui faire des fellations, ce qu’il admet.

Une autre plaignante l’accuse de l’avoir pénétrée avec un doigt, ce qui constitue un viol : il nie, comme il nie avoir violé une adolescente de 15 ans dans sa chambre, en journée, en l’absence de ses parents.

Les avocats des parties civiles ont tour à tour décrit les conséquences des faits que les jeunes filles dénoncent sur leur santé.

En ce qui concerne les motivations de l’accusé, Me Michel Alliot ne s’est pas embarrassé des expertises psychiatriques :

« Pour moi, c’est un vieux cochon, c’est tout. »

En face, l’avocat de la défense a tenté d’alléger les charges qui pèsent sur son client.

Le viol de l’adolescente de 15 ans

Il n’y a dans le dossier, selon Me Randall Schwerdorffer, aucun élément de preuve suffisant pour démontrer la culpabilité de l’accusé : c’est parole contre parole.

« Vous n’êtes pas là pour croire ou non s’il est coupable, mais pour le savoir »,

a-t-il lancé à la cour et aux jurés.

« On ne peut pas dire que parce qu’il est coupable pour une des victimes, comme il l’a reconnu, il est coupable pour toutes les autres parties civiles.

Ça ne serait pas équitable. »

À l’issue de trois jours de procès, la cour d’assises de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort a condamné un homme de 67 ans à treize ans de réclusion criminelle.

Cette peine est assortie d’un suivi socio-judiciaire de trois ans, avec obligation de soins et interdiction d’entrer en contact avec les victimes.

L’avocat général, Julie Bressand, avait requis quinze ans de réclusion criminelle.

Le sexagénaire était notamment poursuivi pour des viols et des agressions sexuelles sur des mineures de son entourage, les enfants d’amis ou de voisins.

Entre 2005 et 2012, dans son village des environs de Gy (Haute-Saône), il a réussi à s’attirer l’affection de plusieurs fillettes ou jeunes filles.

Il gagnait leur confiance avant de les pousser à des « jeux » de nature sexuelle.

 

« Il en a fait son objet sexuel »

Parmi les cinq parties civiles présentes au procès, trois dénonçaient avoir été victimes de viol(s).

La première plaignante, dont les révélations en avril 2012 ont fait éclater l’affaire, n’avait pas 10 ans quand l’homme a commencé à abuser d’elle.

Il est allé jusqu’à la pénétrer avec le doigt et à la convaincre de lui faire des fellations, prenant lui-même des photos de ces scènes.

« Il en a fait son objet sexuel »,

a résumé Me Bérangère Chenin, l’avocate de la jeune fille.

Les faits, que l’accusé reconnaissait, lui ont valu d’être condamné pour viols aggravés.

Viol aggravé aussi envers une fillette de 12 ans à qui il a glissé la main dans le jean et qu’il aurait pénétrée avec le doigt.

L’accusé nie être allé aussi loin avec elle, mais il n’a pas convaincu la cour d’assises.

Il a par contre été acquitté pour le viol d’une troisième victime.

Elle a raconté comment il se serait introduit dans sa chambre, quand elle avait 15 ans, pour avoir une relation sexuelle avec elle.

« Je ne pouvais plus parler, je n’avais plus de forces pour le repousser », a-t-elle raconté.

« Elle était en état de sidération, sous le choc », a plaidé son avocate, Me Karine Sarcé.

L’accusé, qui niait, n’a pas été condamné pour ce viol. Il a par contre été reconnu coupable d’agressions sexuelles sur la jeune fille.

Deux autres parties civiles ont été reconnues victimes d’agressions sexuelles de la part de l’accusé.

Au troisième jour du procès, une vidéo qu’il avait réalisée a été diffusée devant la cour d’assises.

Les images ont montré comment il filmait certaines des victimes nues à la piscine, à leur insu.

En plus des attouchements, il les photographiait aussi dans des postures obscènes, ce qui lui a valu une condamnation pour détention d’images à caractère pédopornographique.

Source : L’est Républicain

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