Algérie | 45 000 enfants sans identité et 1131 victimes d’agressions sexuelles

L’Algérie compte quelque 45 000 enfants non inscrits à l’état civil, plus de 3600 autres sont victimes de violence, dont 1131 d’agressions sexuelles, 887 ont fugué pour des problèmes scolaires et familiaux, tandis que plus de 500 000 ont fui l’école et 5400 sont des vagabonds.

Ces chiffres effarants ont été communiqués, hier, par la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), date qui coïncide avec la Journée internationale de l’enfance.

Sans préciser la période durant laquelle ont été recueillies ces statistiques, la LADDH a démenti les chiffres officiels liés à l’exploitation des enfants en Algérie. «Bien que l’Algérie ait réalisé des progrès significatifs dans la lutte contre le travail des enfants, notre pays lutte toujours sur plusieurs fronts pour mettre fin à la traite et à l’exploitation des enfants.

Cependant, beaucoup de choses restent à faire», insiste la Ligue. Le ministre de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zamali, a souligné, à maintes reprises, que le taux des enfants qui travaillent en Algérie ne dépasse pas 0,5% dans les sites contrôlés. Or, selon la LADDH, contrairement à ces statistiques officielles, il est enregistré annuellement en Algérie environ 200 000 enfants travailleurs dont l’âge ne dépasse pas les 16 ans.

Ce chiffre passe du simple au triple, soit 600 000 enfants, pendant le mois de Ramadhan et revient à 400 000 pendant les vacances scolaires, notamment en période estivale. Les secteurs concernés par l’exploitation des enfants sont notamment l’agriculture, pour la «récolte et la vente des produits agricoles», et l’informel.

«Voir des enfants derrière des étals, des paniers à pains et des cagots de produits agricoles tout au long des autoroutes n’étonne plus en Algérie. Ils travaillent pour soutenir leurs pauvres familles qui perdent de jour en jour leur pouvoir d’achat», estime le rédacteur du communiqué de la LADDH. Un autre problème et pas des moindres, celui des enfants vagabonds (SDF) est devenu un phénomène en Algérie en raison de l’augmentation de leur présence dans les rues des grandes villes algériennes.

A ce propos, la LADDH a enregistré plus de 54 000 cas qui vivent à la belle étoile. La rue leur a appris le banditisme qui, vraisemblablement, mène à la prison. A ce malheur s’ajoute l’exploitation sexuelle de ces enfants des deux sexes par des pédophiles et des délinquants adultes, qui ne cherchent qu’à satisfaire leurs désirs abjects.

La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme estime que «si la Journée internationale de l’enfance permet d’évaluer la situation et les conditions dans lesquelles vivent les enfants algériens à la lumière des évolutions et des mutations sociales, il est temps de semer la joie dans leurs esprits. Les enfants sont nés pour être heureux».

Source : elwatan.com

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