Abbeville | Un père de famille condamné à 10 ans de prison ferme pour inceste
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 04/11/2025
- 10:21
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10 ans de prison ferme pour des faits incestueux. En début de semaine, mardi 23 septembre 2025, la cour d’assises de la Somme à Amiens a condamné H. Hélène pour inceste et agressions sexuelles par ascendant, au terme de deux jours de procès à huis clos.
Ce dernier était accusé d’abus sur sa fille et son beau-fils.
Sonia Leman, grand-mère des victimes, explique que “peu importe la décision, ma fille, la mère des enfants, reste dans un état pas possible. Elle a du mal à parler“. Une décision jugée satisfaisante par les parties civiles, même si “on pense toujours que ce n’est jamais assez“.
Les faits ont été établis entre le 1er mars 2015 et le 10 septembre 2018. À l’époque, le couple et les deux enfants vivaient à Abbeville.
C’est au moment de la séparation du couple en 2018 que la mère, A. Petit, aurait découvert l’impensable.
“Ma petite-fille faisait notamment des gestes sexuels à l’arrière d’une voiture un jour, sa mère a été choquée et lui a demandé ce qu’elle faisait. Elle lui a dit que c’étaient des exercices qu’elle faisait avec son père“.
Une plainte est alors déposée en fin d’année et sept mois plus tard, le principal accusé est placé en garde à vue et mis sous contrôle judiciaire.
Les victimes, aujourd’hui âgés de 11 et de 18 ans, sont encore suivies par des psychologues.
“Il a été difficile naturellement de revenir sur ce qui leur est arrivé il y a plus de huit ans, de raconter en détails les agressions sexuelles“
, précise Sonia Leman.
Des outrances et des exagérations
Le principal accusé, lui, conteste les faits. Son avocat, maître Marc Blondet, a appris ce vendredi 26 septembre 2025, que son client faisait appel de la décision. “Il crie à l’injustice. Il n’a jamais varié dans sa déclaration“.
“Chacun voit midi à sa porte, la difficulté du huis clos, c’est que c’est la partie civile qui mène le jeu, on les croit forcément à l’extérieur“, poursuit-il. “Ce qu’on dit nous de notre côté, c’est que c’est à cause de la séparation. L’ex-compagne a sans doute mal vécu cette période“.
Quand on n’est pas marié on cherche un litige avec l’autre, là en l’occurrence les enfants
, Maître Marc Blondet, avocat de l’accusé.
“Au moment de la décision du juge familial, comme par hasard, elle a eu le sentiment que ça se passait mal et a porté plainte juste après. Il y avait cette question du droit de visite de mon client qui dérangeait sûrement“.
L’avocat ajoute que des expertises auraient révélé que H. Hélène n’aurait pas de “tendance pédophile. Je ne sais pas ce qui est vrai ou non, je sais juste qu’il y a eu des outrances et des exagérations dans ce qui a été dit.
(NDWP: Toujours la même rengaine, “c’est un complot”, “elle a mal vécu la séparation”, tout en occultant la parole des victimes ! Il va falloir changer de refrain les avocats, on vous voit !)
Une justice trop lente ?
“Ça a été une grosse bataille“, raconte maître Guillaume Combes, représentant de la partie civile. “Comme dans beaucoup d’affaires, c’est la parole de l’un contre la parole de l’autre. La partie adverse parlait de complot par exemple, mais comment parler de ça et garder autant de temps une telle accusation ?“.
“La décision est assez raisonnable par rapport à la lenteur de justice, ça fait plus de huit ans“, insiste-t-il. Un constat partagé par Sonia Leman, qui s’est investie pour lutter contre le fléau de l’inceste.
Elle a rejoint au printemps 2025 le collectif de mamans Les Tricoteuses de France. Dénonçant “la pédocriminalité et la maltraitance des enfants”, les Tricoteuses sont actives au niveau national.
Sonia Leman veut alerter et tente même au maximum de manifester devant le tribunal d’Abbeville tous les troisièmes jeudis de chaque mois, comme le jeudi 21 août 2025 :

“J’en avais marre d’attendre, que la justice ne fasse rien. Je me suis rapprochée de ce collectif, et j’en suis ravie. Ça permet de faire connaître notre combat et de tenter d’interpeller la justice“.
Interpeller les pouvoirs publics avec ces procès
Le collectif compte moins d’une centaine de membres. Samira Benhamida, sa présidente, l’affirme :
“on se félicite de la décision, c’est assez rare pour le souligner. On est également satisfaits qu’au cours de l’instruction, il y ait eu une protection, une ordonnance d’éloignement envers la petite fille, même si ce n’a pas été le cas pour les autres“.
Mais la fondatrice du collectif rappelle que le cas de ce procès resterait “exceptionnel. Ce qu’on reproche aujourd’hui, c’est un manque d’uniformisation des peines. Il peut y avoir du sursis à Bobigny, aucune peine à Marseille ou de la prison ferme en Picardie. Il faut aussi former les policiers, gendarmes.
Le problème aujourd’hui c’est qu’on demande aux enfants où, quand, comment, mais un enfant de 4 ans n’a pas la capacité d’avoir assez d’éléments et donc c’est classé sans suite“.
Les Tricoteuses sont notamment en contact “avec les mairies, les préfets, le ministère“. Une ordonnance de sûreté de l’enfant a été annoncée “permettant au procureur de protéger sans délai un enfant face à un parent agresseur, sur signalement en cas de danger vraisemblable“. Samira Benhamida s’en félicite, mais reste :
“dans l’attente, cela tarde à venir. Nous voulons vraiment une circulaire ministérielle“.
Un enjeu d’autant plus important que le dernier rapport de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) estime qu’une plainte n’est déposée que dans un cas sur cinq (19%). Seule une plainte sur six pour viol ou agression sexuelle sur mineur aboutit à la condamnation de l’agresseur – une sur 10 en cas d’inceste.
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