Marseille | Un médecin jugé pour avoir violé sa fille alors qu’elle avait 19 ans et à laquelle il avait déjà fait subir des attouchements sexuels dès ses 6 ans

Un médecin incestueux est accusé d’avoir violé sa fille, alors âgée de 19 ans, mais aussi de lui avoir fait subir des attouchements sexuels alors qu’elle n’avait que six ans. Il est également accusé de viol et de tentative de viol sur la personne de sa nièce.

 

 

le 25 février 2019 s’est ouvert devant la cour d’assises du Var, où il est prévu pour durer jusqu’au 8 mars, le procès en appel d’un sexagénaire condamné en novembre 2017 par la cour d’assises des Bouches-du-Rhône à douze ans de réclusion criminelle pour viol sur sa fille et sur sa nièce. Quinze ans avaient été requis contre lui par l’avocat général.

Il avait été écroué, à l’issue du verdict, mais quelques semaines après avoir interjeté appel de cette décision, il avait été placé sous contrôle judiciaire. C’est donc libre que Jacques C. va comparaître devant le jury populaire des assises du Var.

Résidant à Marseille mais partageant son temps avec la Balagne (Corse) où il a des attaches et où se trouve une demeure familiale, cet homme de soixante-sept ans, médecin de profession, dont le casier judiciaire ne fait état à ce stade d’aucune mention, avait été renvoyé devant la cour d’assises à la suite d’une longue instruction.

Celle-ci avait démarré au printemps 2008 après le signalement effectué auprès du parquet de Marseille par une psychologue de l’association Parole d’enfants qui avait recueilli le témoignage de la fille de l’accusé.

 

Le médecin est accusé d’avoir, en 2004 à Paris, violé sa fille, alors âgée de 19 ans, mais aussi de lui avoir fait subir des attouchements sexuels qui auraient été commis entre 1990 et 2004, à Marseille, dans le Var et en Corse, les premiers faits imputés au père auraient donc eu lieu alors qu’elle n’avait que six ans.

Il est également accusé de viol et de tentative de viol sur la personne de sa nièce en 1994 à Marseille où la jeune femme, alors âgée de 19 ans, était venue travailler temporairement à son cabinet.

Les expertises psychiatrique et psychologique diligentées dans le cadre de l’enquête ont attesté que les deux jeunes femmes avaient été victimes d’abus sexuels et jugé leurs témoignages fiables. D’autres témoins ont fait état de l’emprise qu’aurait exercée Jacques C.

La cour d’assises des Bouches-du-Rhône n’avait pas été convaincue par la thèse du « complot familial» invoquée par l’accusé qui avait totalement nié les faits.sa nièce

Le jury populaire l’avait reconnu coupable des faits de viol et de tentative, et d’attouchements commis, selon l’accusation, entre 1990 et 1999 mais l’avait acquitté concernant ceux qui auraient été perpétrés après.

 

Un nouveau procès s’ouvre donc le 25 février. « Ce procès en appel constitue une nouvelle épreuve pour ma cliente », indique Me Joanny Moulin, avocat de la nièce de l’accusé.

« L’audience s’annonce âpre et difficile car l’accusé conteste totalement les faits. Mais il a souvent changé de système de défense alors que les victimes, elles, n’ont jamais varié dans leurs déclarations »

Au sujet du verdict prononcé en première instance, l’avocat de la partie civile souligne qu’il avait été important pour sa cliente, une femme âgée aujourd’hui de 43 ans et mère de famille, « qui a beaucoup souffert », que « sa parole soit reconnue et que la culpabilité de l’accusé soit prononcée ».

Qualifiant cette affaire de « significative », Me Moulin représente également deux associations de protection de l’enfance. Parole d’enfant, fondée en 1996, comme cela est indiqué sur son site internet, développe différents pôles d’activités, notamment en termes de formation et de sensibilisation, dans le but de :

« Contribuer à améliorer les systèmes d’aide et de soin au bénéfice des enfants en difficulté, et particulièrement ceux victimes d’abus sexuels »

L’association Enfance et Partage, qui existe depuis quarante ans, a pour mission de « protéger et défendre les enfants victimes de toutes formes de violences, qu’elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles » et inscrit son action dans les principes définis par la Convention internationale des droits de l’enfant.

Du côté de la défense, on a une tout autre approche de ce dossier. Me Emmanuel Molina n’était pas l’avocat de Jacques C. en première instance mais il est l’un de ses défenseurs en appel. Me Molina signale :

« La parole des parties civiles n’est pas à ce stade la parole des victimes. Il appartiendra à la cour d’assises du Var de dire la vérité, ou d’en douter… »

« L’accusé dont j’ai obtenu la remise en liberté avant procès comparaît désormais libre. Il se défendra. En innocent d’une accusation aussi douloureuse qu’insupportable ».

 

Source : corsematin.com

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