Lézat-sur-Lèze | Du ferme pour un pédocriminel

Un sexagénaire handicapé mental a été condamné hier à quatre mois de prison ferme, pour des agressions sexuelles sur une enfant et une de ses collègues handicapée.

Un homme de 61 ans, handicapé mental, a été condamné pour deux agressions sexuelles. Photo DDM, C. G.

La scène sordide s’était déroulée une nuit de l’été 2015 dans un jardin public de Lézat-sur-Lèze.

En allant promener son chien, un habitant a aperçu un adulte allongé dans l’herbe sur une petite fille de 8 ans.

«Il a remonté son short qui était baissé, le sexe en érection, et la fillette a remonté sa jupe et sa culotte baissée», détaille le président Hervé Barrié. L’enquête montrera que le prévenu lui a touché la poitrine et le sexe.

Discernement altéré, mais pénalement responsableAlertés, les gendarmes ont ouvert une enquête. À la barre hier, le sexagénaire, qui est sous tutelle et souffre d’un retard mental, a raconté que ce soir-là, la fillette était venue sonner chez lui pour qu’il lui montre son vélo. Il prenait parfois l’apéritif chez son père.

«On est allés dans le jardin public et je lui ai fait un petit bisou. Et puis, c’est elle qui s’est allongée et qui a baissé sa culotte: elle a pris l’initiative», assure-t-il. Une posture intenable de déni qu’il a maintenue hier. «Qu’est-ce qui se serait passé si les deux témoins n’étaient pas arrivés? demande le président.

— Je n’aurais pas mis mon sexe où il ne faut pas», répond le prévenu avant de reconnaître qu’il avait mal agi.

Au début de la procédure, l’enfant, très troublée, a nié avoir subi une agression sexuelle. Mais elle a fini par le reconnaître. «Cette tentative d’inversion invraisemblable est impossible et nul ici ne le croit», a plaidé Me Denis Boucharinc. Que gardera l’enfant de tout ça ? Elle a vu arriver l’audience habitée par la culpabilité…»

«Il ne sait ni lire ni écrire et ne comprend rien, a répondu la défense Me Catherine Puig. Son discernement était clairement altéré, il faut regarder ce dossier avec un peu de hauteur.»

L’expertise a néanmoins conclu qu’il était pénalement responsable.

L’avocate a rappelé que l’enfant était «en situation de vulnérabilité bien avant les faits». Une note interne du centre d’aide par le travail (CAT), où était employé le prévenu handicapé, faisait d’ailleurs état de risque en évoquant la présence d’une «petite fille livrée à elle-même qui se met en string dans la rue et fait des mouvements de pole dance à l’arrêt de bus».

L’enfant avait par la suite été retirée de sa famille six mois en raison de «carences éducatives», avant de lui être rendue. Une «déchirure» et une «double peine», selon ses parents. Au cours de la procédure, une précédente affaire est remontée.

Déjà une agression au CATEn 2013, le prévenu avait, pour «amuser ses collègues», touché la poitrine et le sexe d’une collègue au CAT lors d’une pause, en mimant un acte sexuel. Le parquet avait fait un simple rappel à la loi, mais au vu de cette nouvelle agression sur la fillette, il a choisi de poursuivre également pour cet acte.

Au final, l’homme est condamné à quatre mois ferme et 12 mois avec sursis mis à l’épreuve pendant 18 mois, conformément aux réquisitions. Ayant fait quatre mois de détention provisoire, il repart libre. Le tribunal l’oblige également à se soigner.

Source : ladepeche.fr

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