France | Les cris insoutenables de Lily, 9 ans, confiée à un père qu’elle accuse de viol

Dans une vidéo et un récit postés sur WhatsApp puis Twitter, une petite fille de 9 ans appelle à l’aide alors que des policiers l’escortent jusqu’à son père qu’elle accuse de viol.

“Je ne veux pas le voir” répété plusieurs fois, puis : “Je ne veux pas qu’il pose son sexe sur mon sexe.”

Dans une vidéo qui circule depuis mercredi 17 avril d’abord sur Whatsapp puis sur Twitter, on entend une fillette qui supplie de ne pas rester avec son père, qu’elle accuse très explicitement, dans une supplication, d’attouchements sexuels.

Elle s’appellerait Lily-Rose, aurait 9 ans, et serait contrainte de rester avec son père après une décision de justice.

Ce que l’on sait pour le moment 

Une femme ou un homme présent sur place à l’hôpital serait la source qui a enregistré les cris pour alerter. En plus de la vidéo, les faits sont détaillés dans un message, lui aussi relayé sur la Toile :

“On lui a enlevé la perfusion aujourd’hui et son père a débarqué aussitôt à l’hôpital pour prendre l’avion ce soir. (…) Nous étions de plus en plus nombreux dans le hall de l’hôpital pour apporter notre soutien à Lily-Rose et à sa mère, un soutien plutôt silencieux car nous voulions simplement que Lily sache qu’elle n’était pas seule. Un médecin vient nous voir et nous dit que nous ne sommes pas dans un tribunal mais dans un hôpital, et il nous demande de quitter l’hôpital. Je lui réponds que cette enfant est ici pour être soignée, que je ne comprends pas que dans cet état on la fasse sortir entre des policiers pour la remettre à son père. Il s’en va, mais quelques instants plus tard, appelés en renfort, des policiers tous très musclés arrivent et nous regardent. (…) Lily est partie avec son père, encadrée de policiers. Elle nous a fait un petit signe de la main et j’ai juste eu le temps de lui dire : “Lily-Rose nous t’aimons, nous n’allons pas t’abandonner!” Sa mère était en larmes, tenant à la main deux sacs de peluches à sa fille, impuissante car elle vient d’être condamnée à 9 mois de prison ferme pour n’avoir pas envoyé sa fille chez un père dont elle dénonce les agissements depuis l’âge [de sa fille, NDR] de 4 ans et demi (elle en a 9 aujourd’hui).(…)

Pour l’heure, aucune information ne circule quant au nom ou à la localisation de l’hôpital. Il se trouverait probablement en Martinique, car Renaud Gaudeul, procureur de la République à Fort-de-France, a rapidement apporté des précisions sur l’affaire à RCI, la radio des Antilles :

“Il y a eu effectivement une plainte déposée il y a plusieurs années pour des faits d’attouchements. Simplement ces faits ont été classés sans suite – classement sans suite qui n’a pas été contesté par qui que ce soit.” Et de détailler : “Depuis juillet 2015, il y a une décision de juge des affaires familiales qui a décidé que l’enfant devait être placé chez la maman mais avec un droit de visite et d’hébergement classique chez le père. Depuis cette époque-là, ce droit n’est pas respecté, de sorte que la mère a été condamnée pour ce fait de non-représentation de l’enfant.

La réactivité des internautes 

En quelques heures, la vidéo devient virale. Les internautes, indignés, interpellent la police nationale. Celle-ci répond : grâce à leurs signalements, une enquête a été ouverte.

La ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn réagit aux “cris glaçants” qu’elle souhaite “comprendre”. 

Adrien Taquet, secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance auprès de la Ministre des Solidarités et de la Santé, remercie à son tour les internautes pour leur “vigilance”, et qualifie la vidéo d’”insoutenable”. Polices et politiques ne confirment rien du contexte pour le moment.

Sur Twitter, au milieu des commentaires d’internautes bouleversés et en colère, des mères racontent des expériences similaires, également terrifiantes.

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