Angoulême | Lionel C. condamné à 6 mois de sursis pour atteinte sexuelle
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 14/02/2021
- 14:00
Les juges ont requalifié ces faits d’agression sexuelle en “atteinte sexuelle”. Il a, en outre, l’interdiction d’entrer en contact avec la victime.
Le compte rendu d’audience du 20 janvier dernier :
Quel discernement peut avoir une gamine de 13 ans qui échange des SMS avec un garçon un peu rustre, un peu fruste de 37 ans, ancien proche de sa mère, qui fugue pour s’inviter chez lui, « pour flirter et voir jusqu’où il pouvait aller »?
Une ado qui se laisse embrasser. Il lui met la main aux fesses, elle proteste. Il arrête. Elle rentre au foyer en racontant par provoc’ qu’elle revient de « chez [son] mec ».
C’est à cette question, et dans ce contexte, que devra répondre, le 2 février prochain, le tribunal correctionnel qui s’est penché, hier après-midi, sur cette affaire révélée par le foyer.
Lionel C., 38 ans aujourd’hui, ne « sait plus », s’évertue à raconter qu’il pensait qu’elle avait 15 ans pour se protéger, lui que le psy décrit « border line et abandonnique » et qui voudrait aujourd’hui rôtir « dans les flammes de l’enfer » parce qu’il a « l’impression d’être un monstre ». Il dit qu’il a été « piégé » par une semaine de SMS mais qu’il s’est « attaché à elle et puis voilà ».
L’histoire n’est pas si simple. L’adolescente véhicule un passé lourd, agressée sexuellement, violée même, par un cousin, un voisin, ce qui lui confère une « maturité sexuelle qui ne correspond pas à son âge », selon Sylvie Guédès, la procureure. – Commentaire WP : Peut-on parler de “Maturité” sexuelle lorsque l’on a été violée ? – « Mais qui ne doit pas être confondue avec le discernement », cette notion que le législateur a introduite pour protéger « le corps des mineurs de 15 ans », dès que la différence d’âge est importante.
« Certes, l’ado est cash, ses intentions explicites », a concédé la procureure, qui a requis un suivi sociojudiciaire de 2 ans. « Mais pouvait-elle comprendre les conséquences de ce qui allait se passer? »
« Délicat de parler d’une enfant cabossée par la vie », a reconnu Jean-François Changeur, l’avocat de la défense.
« Mais une enfant pour le moins provocatrice. C’est difficile à dire mais je dois le dire. Elle dit ON s’est embrassés. Elle voulait choper et je suis désolé de le dire », a-t-il plaidé, en fustigeant aussi « un dossier qui est tout ce qu’il ne faut pas faire ».
Plaidé aussi « le désert sentimental de son client. Il a eu une attitude qui n’aurait jamais dû être. Doit-elle pour autant déboucher sur une condamnation pénale? ». Il a plaidé la relaxe.
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