Villiers-le-Bel | Sylvain D. condamné pour viol d’une mineure et agression dans le RER D

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14 ans de prison pour le violeur du Rer D
Sylvain D., 34 ans, a été condamné pour le viol avec une arme d’une adolescente de 14 ans et la tentative de viol d’une jeune femme dans le Rer D en juillet 2019.

Un trajet en Rer D qui a basculé dans l’horreur brisant la vie de 2 jeunes femmes. Deux victimes frappées et menacées de mort, par leur agresseur muni d’un couteau qui leur ordonne de lui faire une fellation.

Une agression soudaine. Elles sont passées de l’insouciance de la jeunesse à une expérience de mort imminente.

Me Zakaria Gueriouabi, Avocat de la partie civile.

Des victimes qui vivent encore aujourd’hui dans un sentiment de peur et d’insécurité constant.

« Elle a le sentiment qu’elle est en danger parce qu’elle est une femme »,

poursuit le conseil au sujet de sa cliente S., 21 ans.

« Il a mis son sexe dans ma bouche »

Dans la rame du Rer D, cette dernière avait réussi à résister à son agresseur évitant ainsi le viol après être restée coincée avec lui durant 2 heures ! Ce ne fut pas le cas de la seconde victime, une adolescente de 14 ans, qui, malgré toute sa force et sa combativité, avait subi la fellation.

Je n’ai pas cédé, mais il a mis son sexe dans ma bouche.

Une adolescente violée dans le Rer D

Dans le box des accusés, Sylvain D., 34 ans, a reconnu les faits, se cachant, toutefois, derrière ses problèmes d’alcool. Au terme de 3 jours d’audience devant la cour criminelle du Val-d’Oise, l’homme, originaire de Villiers-le-Bel a été condamné à 14 ans de réclusion criminelle.

Une peine assortie d’un suivi socio-judiciaire avec injonction de soins de 15 ans. En cas de non-respect de celui-ci, l’accusé devra effectuer 5 années de prison supplémentaires.

Il sort un couteau puis exige une fellation

Le 31 juillet 2019, Sylvain D. monte dans le Rer D vers 10h en gare de Villiers-le-Bel. Il s’assied à côté de S., endormie dans le train. Lorsque la jeune femme ouvre les yeux, elle découvre l’individu en train de se masturber. Son agresseur sort alors un couteau puis exige une fellation.

En quelques instants il lui fait croire qu’il peut la tuer et la violer.

Me Zakaria Gueriouabi, Avocat de la partie civile.

Face au refus de la jeune femme, il la frappe violemment au visage, sa tête heurtant une vitre de la rame sous la violence du coup. Elle tente comme elle peut de le calmer et le raisonner. Le train arrivé en gare de Creil (Oise), son ravisseur la retient durant une heure avant de remonter dans le train en direction de Paris.

« Il a bouleversé sa vie à jamais »

« Il a aimé garder la victime à sa merci », estime l’avocat de la victime. Au moment de partir, il laisse son numéro de téléphone à la jeune femme en état de choc. « Il a bouleversé sa vie à jamais », condamne le conseil.

Elle a eu peur de ne plus jamais revoir ses proches, peur d’être violée. 20 ans et déjà cette crainte, sa vie sexuelle ne sera plus jamais la même.

Me Zakaria Gueriouabi, Avocat de la partie civile

De la peur, mais aussi de la culpabilité de ne pas avoir réussi à l’arrêter. Car dans la foulée, Sylvain D. s’attaque à une seconde victime toujours sur la ligne du Rer D.

Tandis qu’elle attend son train en gare de Corbeil-Essonnes (Essonne), une adolescente de 14 ans est abordée par l’homme qui lui pose de nombreuses questions.

« Au début elle ne voit pas le mal, mais petit à petit, elle commence à comprendre qu’il y a un souci »,

explique son avocate Me Stéphanie Marcou. Le trentenaire l’attrape par la taille avant de sortir à nouveau son couteau et exiger une fellation.

Elle a du caractère, elle résiste, elle lui dit non.

Me Stéphanie Marcou, Avocate de l’adolescente

« Ce n’est plus le même quand on lui dit non »,

avait expliqué aux enquêteurs une des anciennes compagnes de l’accusé.

Couteau sous la gorge

L’adolescente est violemment giflée. Son violeur l’attrape par les cheveux, lui place la lame de son arme sous la gorge et lui impose de force la fellation. Une scène d’une violence extrême filmée par les caméras de surveillance.

Elle n’a pas d’échappatoire, pas d’aide, il n’y a personne. Elle a peur que ça aille plus loin.

Me Stéphanie Marcou, Avocate de la partie civile

La conseil insiste sur « l’horreur, la violence, l’acharnement » que l’adolescente a vécu.

Quarante minutes plus tard, Sylvain D. quitte le Rer D à Melun (Seine-et-Marne). Les deux victimes ayant porté plainte et donné une description de leur agresseur, les enquêteurs de la Sûreté régionale des transports (Srt) d’Ile-de-France réussissent à l’identifier grâce aux images filmées par les caméras de vidéosurveillance.

Les policiers se rendent à son domicile de Villiers-le-Bel mais ne trouvent pas trace du suspect. Il est finalement interpellé le vendredi 2 août dans le Val-de-Marne après avoir été repéré sur le réseau ferroviaire régional.

« L’enjeu, ce n’est pas la peine. C’est la compréhension »

Déjà condamné en 2013 pour atteintes sexuelles sur une mineure de 15 ans, Sylvain D. a expliqué avoir agi après avoir passé une nuit à consommer plus de deux litres de whisky avec un ami, ne se rendant pas compte de ses actes. L’expertise psychiatrique a toutefois exclu toute abolition du discernement au moment des faits.

Des propos inaudibles pour les victimes dont

« l’enjeu était de se confronter pour la première fois à leur agresseur. L’enjeu, ce n’est pas la peine. C’est la compréhension, celle de leur mal-être, qui pourra les amener à leur reconstruction »,

a souligné Me Zakaria Gueriouabi.

La seule explication qu’il a donnée, c’est l’alcool. Ce seul motif, c’est une injustice pour les victimes. L’alcool n’est pas uniquement à l’origine de cette affaire. C’est un moyen pour lui de repousser sa responsabilité.

Me Zakaria Gueriouabi, Avocat de la partie civile

Pour Me Stéphanie Marcou, « il y a un avant, un après, une vie bouleversée ». L’adolescente étant dans un état de stress post-traumatique, elle est aujourd’hui dépressive et instable.

Elle ressent encore la douleur des coups. Elle sent encore son odeur de tabac froid et son parfum. Ce sont aussi des parents qui ne veulent pas qu’elle grandisse dans la haine et la colère.

Me Stéphanie Marcou, Avocat de la partie civile

Dans un texte lu par son avocate, l’adolescente confie :

« Pendant plus d’un an ma vie a été une catastrophe »,

évoquant « sa perte de confiance » en elle.

« Je n’aurais pas voulu connaître ma sexualité sur un viol »

Si elle explique essayer de faire de ce traumatisme « une force », cela a également été très dur pour ses proches, notamment son père.

Elle est la petite dernière, celle qu’on protège, qu’on essaie de préserver. […] Dans ce cadre, il y avait une règle, qu’elle ne se retrouve jamais seule dans les transports.

Me Stéphanie Marcou, Avocat de la partie civile

La conseil poursuit.

« À 14 ans c’était un bébé, elle découvrait la vie et l’amour. Ce jour-là, elle avait rendez-vous avec son amoureux. »

Et l’adolescente de conclure :

«À 14 ans, je n’aurais pas voulu connaître ma sexualité sur un viol. »

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