Rouen | Pas de prison pour celui qui a commis de multiples viols incestueux !

oui

Pédocriminel En liberté

7 victimes, 25 ans de crimes, prison à domicile !
« Il a mouillé son doigt et l’a mis dans ma culotte », « Il m’a touché le sexe alors que j’étais assise sur ses genoux », « C’était une à deux fois par semaine quand j’avais 8 ans ».

Un septuagénaire condamné pour plusieurs agressions sexuelles incestueuses sur des enfants

Un homme de 70 ans était jugé, vendredi 5 février 2021, par le tribunal judiciaire de Rouen (Seine-Maritime), pour avoir commis de multiples agressions sexuelles incestueuses entre 1994 et 2018.

Il est accusé d’avoir caressé les parties intimes de ses petites-filles et de ses nièces, à Grand-Couronne.

L’affaire démarre après un signalement transmis courant 2019 au procureur de la République de Rouen. La psychologue à l’origine de ce dernier explique avoir été informée, courant juillet 2018, d’abus sexuels commis sur trois jeunes filles par leur grand-père lors d’une visite à son domicile.

Elle indique que les enfants ont été victimes d’attouchements sexuels par leur grand-père.

L’une d’elle lui explique :

« Avoir vu des gens tout nus sur un ordinateur, puis avoir été allongée sur le lit et touchées chacune leur tour ».

Une enquête est alors ouverte par la brigade des mineurs.

Julie*, 8 ans, indique que lorsque sa grand-mère s’est absentée, son « papy » lui a montré une vidéo à caractère pornographique, puis :

« Il a mouillé son doigt et l’a mis dans ma culotte ».

Elle affirme également que son grand-père a demandé à sa sœur Laura* de toucher son sexe et en avoir informé son cousin et sa grand-mère.

Laura, 5 ans, explique avoir également été touchée au niveau de son sexe et confirme avoir vu une vidéo pornographique :

« Sur l’ordinateur, la dame suçait le zizi du monsieur ».

Vanessa*, 6 ans, confirme avoir été victime d’attouchement sexuel :

« Il m’a touché le sexe alors que j’étais assise sur ses genoux ».

Nicolas, 10 ans, confirme avoir reçu la confession de ses cousines :

« J’ai fouillé dans l’historique de son ordinateur et j’ai trouvé la vidéo pornographique, j’ai alerté mamie ».

La grand-mère est entendue, elle explique qu’elle s’était absentée pour rendre visite à une amie et confirme que Nicolas l’a informée de la vidéo dans l’ordinateur :

« J’étais outrée, je lui ai demandé des explications, il a nié puis a tenté de se suicider avec des médicaments ».

Elle ajoute avoir demandé le divorce suite à cette affaire.

Des investigations permettent d’identifier d’autres victimes.

Claudia* 8 ans, sœur de Nicolas, révèle avoir été victime courant juin 2018 :

« Il m’a dit que c’était un secret, qu’il ne fallait pas le dire, c’était pendant plusieurs jours » et ajoute : « Il a fait pareil à maman ».

La mère de Claudia est entendue, elle dénonce des viols et agressions sexuelles commis il y a 35 ans :

« C’était une à deux fois par semaine quand j’avais 8 ans ».

Les faits étant prescrits, l’homme ne sera jamais inquiété par la justice pour ces faits.

C’est au tour d’Aude* et Charlotte* de libérer leurs paroles. Elles expliquent avoir été victimes d’attouchements courant 1994. Aude explique que les faits se serait déroulés durant les vacances d’été, au domicile de son oncle :

« J’étais en pyjama, sous les draps, j’ai senti sa main sur mon sexe. »

Charlotte explique qu’il s’est allongé à côté d’elle, avant de mettre la main dans sa culotte et de la poser entre ses fesses, en lui disant « vouloir garder sa main au chaud ».

Enfin, Lucie, dénonce avoir été victime des agissements du voisin de sa grand-mère courant juin 2009 : « Il m’a embrassée et touchée sur tout le corps en me disant qu’il était mon amoureux. » Si elle ne connaît pas l’identité de ce « voisin », les enquêteurs parviennent à remonter jusqu’à Régis*, voisin de la grand-mère de la victime à l’époque des faits.

Les jeunes victimes sont examinées par un médecin qui conclut un discours authentique et un retentissement psychique important sur chacun des enfants.

Placé en garde à vue, Régis* reconnaît avoir agressé sexuellement ses petites filles :

« C’était un jeu, je ne les ai pas forcées ».

Pour expliquer son passage à l’acte, l’homme explique avoir été victime de sévices sexuels en 1966 par un homme durant son service militaire. Examiné par psychiatre, l’expert conclut que l’homme est dans un « positionnement victimaire », et présente « une dangerosité criminologique potentielle » en raison de l’absence de remise en questions de sa part.

À l’audience, Régis* reconnaît les faits d’agressions sexuelles sur ses petites filles mais conteste avoir montré une vidéo pornographique à ces dernières :

« J’ai oublié de l’effacer, elles ont dû tomber dessus en jouant sur mon ordinateur ».

Concernant les faits commis sur Claudia, il explique :

« C’était juste des caresses pendant deux ou trois jours, cela s’est passé dans ma chambre, je ne l’ai pas forcée ni été brutal avec elle. »

La présidente lui demande :

« Vous pensez que des enfants attendent ce genre de geste de la part d’un grand-père ou d’un oncle ? »

Le prévenu répond :

« Non, j’ai fait beaucoup de mal, je ne sais pas pourquoi j’ai fais ça, je suis une thérapie pour trouver des réponses ».

Concernant les faits commis sur sa propre fille, l’homme reconnaît lui avoir imposé des attouchements sexuels mais conteste l’avoir violée :

Il assure :

« Je n’aurais jamais pu violer ma fille ».

Enfin pour les autres victimes, l’homme indique ne plus se rappeler en raison d’une perte de mémoire importante liée à plusieurs accidents cérébraux et crises cardiaques. L’homme conteste fermement avoir agressé sexuellement Lucie en juin 2009 :

« Je la connaissais, mais je n’ai jamais touchée cette petite. »

Présente dans la salle, Lucie affirme à la barre que le prévenu est bien son agresseur :

« Il a vieilli, mais je le reconnais ».

Les victimes se constituent, tour à tour, parties civiles à l’audience par l’intermédiaire de leurs avocats respectifs. Le conseil de Laura, Julie et Vanessa sollicite une expertise psychiatrique pour les jeunes filles et 12 000 euros de dommages et intérêts pour les parents.

Pour Claudia et ses parents, il sollicite un renvoi sur intérêts civils et 13187 euros pour les parents, Lucie réclame la somme de 7000 euros, pour Aude et Charlotte, la somme de 10 000 euros est sollicitée.

Pour le ministère public :

« Cette affaire fait écho aux affaires incestueuses dénoncées actuellement dans la presse ».

Il rappelle que les faits ont été commis sur une longue période et sur sept enfants « par une personne censée les protéger ».

Il dénonce la position « de victime » adoptée par le prévenu à l’audience, et requiert la peine de cinq ans d’emprisonnement dont deux ans avec sursis probatoire pendant deux ans avec obligation de soins, d’indemniser les victimes, interdiction d’exercer une activité en contact avec des mineurs et d’entrer en contact avec les victimes.

Le conseil du prévenu commence sa plaidoirie en demandant la relaxe pour les faits commis sur Lucie. En effet, il estime qu’aucun élément ne permet de prouver la culpabilité de son client dans cette agression.

Concernant les autres victimes, il assure que Régis a reconnu les faits « en fonctions de ses capacités actuelles » et conteste fermement « toute perte de mémoire opportune ».

Il assure que son client éprouve des remords et a pris conscience de la gravité de ses actes « ponctuels commis sur 25 ans », précise t-il. Il tient à alerter la juridiction sur l’état de santé actuel et l’âge important de son client :

« Si vous suivez le ministère public, mon client mourra en prison ! ».

Il demande une peine pouvant être aménagée.

Le tribunal déclare Régis coupable des faits et le condamne à deux ans d’emprisonnement, qu’il exécutera à son domicile.

Il devra également se soumettre à un suivi socio judiciaire pendant trois ans avec injonction de soins et devra verser la somme de 19100 euros aux victimes.**

*Le prénom a été modifié.

Source(s):