Cherbourg-en-Cotentin | Un père accusé d’agression sexuelle sur sa propre fille

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Agression sexuelle sur sa fille : une peine de prison avec sursis requise
De 8 à 18 ans, la victime a subi des attouchements de la part de son père. À la barre du tribunal correctionnel de Cherbourg-en-Cotentin, mardi 12 janvier 2021, le prévenu a reconnu une partie des faits.

« Je reconnais avoir touché les seins de ma fille, mais seulement après ses 15 ans. Elle était en seconde. Je ne l’ai pas touchée quand elle était petite »,

a répété plusieurs fois le prévenu, mardi 12 janvier 2021, à la barre du tribunal correctionnel de Cherbourg-en-Cotentin. La victime avance une autre version :

« Le dimanche nous allions, avec mes frères, rejoindre mes parents dans leur lit. J’étais en chien de fusil et mon père se collait à moi, il mettait ses mains sur ma poitrine et sur mon sexe. »

« La honte m’empêchait de parler »

Les faits se sont déroulés de 1988 à 1998, dans une commune du Nord-Cotentin. À l’adolescence, elle mentionne « des caresses sur les seins », des propos déplacés, « un climat familial pesant », un père qui rabaisse sa mère, une « emprise » paternelle sur ses enfants…

« La honte m’empêchait de parler, explique-t-elle à la barre. Je voulais préserver l’image d’une famille parfaite. »

Ce n’est qu’à la naissance de sa propre fille, en 2009, que la victime a « des flashs ». Elle porte plainte et rompt les liens avec son père.

La mère de la victime auditionnée

La mère, aujourd’hui séparée du prévenu, a été auditionnée :

« Quand je lui en ai parlé, il n’a pas nié. Il a dit que c’était vieux, qu’il ne l’avait pas salie et qu’il espérait qu’elle ne porterait pas plainte. »

Mardi, la victime, en larmes, a quêté la demande de pardon de son père. Elle n’est jamais venue.

« Ma cliente est courageuse, plaide Me Jean-Baptiste pour la victime. Ce n’est pas une menteuse. Je demande 5 000 € de préjudice moral. »

24 mois de prison avec sursis requis

Le parquet précise qu’en vertu du changement des lois, les faits commis après les 15 ans de la victime sont prescrits.

« Mais cela ne veut pas dire qu’il ne s’est rien passé. »

Pour ceux commis avant, il requiert 2 ans de prison, assortis d’un sursis probatoire de 24 mois avec des soins psychologiques, une interdiction de contact avec la victime et la fille de celle-ci et une inscription au fichier des délinquants sexuels.

Le tribunal rendra son délibéré le 16 février 2021.

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